Le premier ministre Stephen Harper et le chef libéral Stéphane Dion vont finalement avoir un tête-à-tête au 24 Sussex, à Ottawa, après plusieurs jours de négociations. Le Bureau du premier ministre a indiqué que la rencontre aura lieu lundi après-midi.

M. Dion a affirmé dimanche, par voie de communiqué, qu'il comptait profiter de la rencontre pour demander au premier ministre les raisons pour lesquelles il «est si pressé de contrevenir à l'esprit de sa propre loi».

«Le premier ministre devrait passer moins de temps à s'imaginer des raisons artificielles pour précipiter des élections et en passer plus à s'attaquer aux questions sérieuses qui touchent notre pays, notamment celle de la sûreté alimentaire.»

Le chef libéral a accusé M. Harper de n'avoir aucun projet pour lutter contre les changements climatiques, pour revigorer l'économie canadienne.

Stéphane Dion, qui rencontre son propre caucus mardi à Winnipeg, avait indiqué la semaine dernière que son horaire chargé ne lui permettait pas de se libérer pour un entretien privé avec le premier ministre Harper avant le 9 septembre, soit au lendemain des élections partielles du 8 septembre.

Mais, finalement, les deux hommes tiendront cette réunion, qui selon toute vraisemblance, sera la dernière étape avant le déclenchement des élections générales.

Un porte-parole de Stephen Harper a accueilli favorablement la volte-face de Stéphane Dion, après que le premier ministre eut demandé une rencontre avec le chef de l'opposition au cours des dernières semaines.

«En temps incertains pour l'économie, il est important pour le parti au pouvoir d'avoir un mandat du peuple», a dit Dimitri Soudas.

Mais M. Soudas semblait ne pas vouloir considérer la rencontre entre les deux chefs comme une manière d'éviter des élections et préférait plutôt parler de la campagne électorale comme si elle avait déjà été déclenchée. «Nous nous attendons à ce qu'il y ait un autre gouvernement minoritaire, mais la question est plutôt de savoir s'il s'agira d'un gouvernement minoritaire libéral ou conservateur.»

Pour sa part, le chef adjoint de l'opposition, Michael Ignatieff, croit que le premier ministre Stephen Harper entrevoit trop de défis pour son gouvernement minoritaire et qu'il a peur.

«Je crois qu'il se trouve dans une position de faiblesse, il regarde plus loin et voit que des changements s'en viennent aux Etats-Unis, il voit l'économie qui ralentit, il voit une récession qui s'approche, il voit un possible déficit qui s'accumule... et il regarde tout cela et se dit «débranchons le fil», a-t-il dit dimanche, à l'émission Question Period du réseau CTV.

Stephen Harper a eu des entretiens vendredi avec le chef bloquiste Gilles Duceppe, et samedi avec le leader néo-démocrate Jack Layton.

MM. Duceppe et Layton se sont dit persuadés que le premier ministre déclencherait des élections générales au cours de la semaine, invoquant qu'il ne peut trouver des terrains d'entente avec les partis d'opposition concernant plusieurs enjeux.