La Ville de Montréal a décidé que l'heure était venue de demander à six villes défusionnées de payer leur dette historique pour l'eau qu'elle leur fournit, soit un total de 34,5 millions. Côte-Saint-Luc, Westmount, Hampstead, Montréal-Est, Montréal-Ouest et Mont-Royal, qui bénéficient du réseau d'eau de Montréal, pourront régler leur dette en une seule fois ou étaler les remboursements jusqu'en 2041.

Si un versement n'est pas fait 30 jours après la réception de la facture de la Ville, le conseil d'agglomération pourrait envoyer directement une facture aux contribuables de ces villes.

Cette éventualité ne devrait toutefois pas se produire, car les six villes ne contestent pas le fait qu'elles ont une dette envers Montréal. Cette dette vient du temps où la métropole fournissait de l'eau à 15 autres municipalités. Avec la facturation annuelle, Montréal récupérait une partie de ses coûts liés à l'eau. Mais l'épisode des fusions-défusions a perturbé la procédure.

«C'est dommage que cela ait pris autant de temps pour nous présenter ça, dit le maire de Montréal-Ouest, Campbell Stuart. On n'est pas intéressé à payer à long terme, mais on n'a pas encore l'accord du Ministère pour pouvoir emprunter sur plus de cinq ans.» Montréal-Ouest préfère régler sa facture de 987 158,02$ en une fois et rembourser à une banque pendant, par exemple, une dizaine d'années.

«On est en train de voir comment on va s'organiser, explique pour sa part Karin Marks, mairesse de Westmount, ville qui doit 9 millions. Cela n'a pas été facile pour Montréal de trouver la somme qu'on doit payer. On est en train de regarder si on va contester cette somme ou si elle est correcte.» Le fait que Montréal exige d'être payé rubis sur ongle «30 jours suivant la date de transmission de l'état de compte par la Ville» ne plaît guère à Mme Marks. «Ça, je ne suis pas certaine, dit-elle. Ça va être discuté car il y a d'autres enjeux, avec des sommes que Montréal nous doit.»

La conseillère de Côte-Saint-Luc, Dida Berku, dit que sa municipalité remboursera sa dette par un emprunt bancaire. Quant au maire de Montréal-Est, Yvon Labrosse, il est prêt aussi à payer les 7,6 millions dus. «On va emprunter cette somme s'il faut la payer, dit-il. On ne la contestera pas car on la leur doit... même si on n'est pas content.»