Le maire de Saguenay, Jean Tremblay, n'entend pas fléchir devant ses détracteurs, lui qui est l'objet d'une poursuite de 100 000 $ pour avoir récité la prière à l'hôtel de ville, entre les années 2006 et 2007.

Invité à commenter la démarche judiciaire amorcée conjointement par le citoyen Alain Simoneau et le Mouvement laïc québécois, le maire Tremblay réitère ses convictions religieuses. Il confirme qu'il prie chaque jour pour le salut de ses adversaires.

"Je prie pour M. Simoneau, pour qu'il réfléchisse un peu à ce qu'il est en train de faire. J'ai aussi prié pour Christian Joncas (l'ancien président du Comité des citoyens de Saguenay), et je suis persuadé que ça l'a aidé", déclare-t-il.

Le premier magistrat de Saguenay estime que la démarche d'Alain Simoneau et de ses alliés tient de l'acharnement et ne respecte pas la démocratie.

"Dans un système démocratique, c'est la majorité qui impose sa loi. Je suis en politique et un politicien, tu règles son cas aux élections. Je ne plierai pas pour un seul individu", insiste Jean Tremblay.

Le maire de Saguenay défendra sa position devant la justice, et ce même s'il doit utiliser les fonds publics.

"Pour faire triompher la justice, nous payons des fortunes. Nous construisons une prison flambant neuve à Roberval, de nouveaux Palais de justice partout au Québec. On paye les juges des prix de fou. Pourquoi la religion serait moins importante ? Pourquoi devrions-nous être scandalisés ? Jusqu'ici, ce dossier n'a pas coûté un sou à la municipalité. Je me suis toujours défendu tout seul", rappelle-t-il.

Le maire Tremblay admet que jamais il n'a vu venir cette poursuite. Selon lui, la prière à l'Hôtel de ville demeure un moment de réunion, et non de division, "qui ne dure que 20 secondes par mois". S'il sentait qu'une majorité d'électeurs sont défavorables à cette pratique, il se conformerait à la décision du peuple. Mais, avance-t-il, il agirait ainsi à contresens de ses valeurs les plus profondes.

"Ma religion a toujours été plus importante que ma carrière. Je vais à la messe à tous les jours, c'est connu. Je n'ai pas l'intention de trahir ma foi, je serais trop gêné de me présenter l'autre bord, devant Dieu", rapporte-t-il.

S'il est débouté en cour, Jean Tremblay signale que ce sera la première fois qu'un maire est puni pour avoir affiché ses convictions religieuses en Amérique du Nord.

"On ne voit ça qu'en Chine ou en Russie, pas ici. On est en train de dépasser les limites avec cette affaire-là", termine-t-il.