Le tissu urbain est à proximité. Cinq, dix, quinze minutes tout au plus.

Le tissu urbain est à proximité. Cinq, dix, quinze minutes tout au plus.

On ne le ressent pas. On ne le vit pas dans cet havre de paix du chemin Saint-Thomas, à Gatineau. Un secteur de plus en plus habité et jadis, une terre fertile pour de nombreux cultivateurs.

Joanne Duguay et Normand Desbiens y ont emménagé en mai 2003. À l'époque, le terrain sillonnant la maison n'était qu'un tas de boue, agrémenté d'une pellicule de terre noire. Rien pour combler les gagnants de Fleuris Gatineau, en 2001. Le couple avait alors fait preuve d'audace en aménageant un étang d'eau devant sa maison. Ce qui est plutôt rarissime.

"On a regardé notre cour et on s'est tout de suite mis à l'oeuvre. On disposait de 8 000 pieds carrés de verdure et, pour nous permettre de réaliser notre aménagement, on a accueilli une quinzaine de camions de terre."

Le temps a bien fait les choses. La patience et l'ingéniosité autant. Le bassin d'eau à leur ancienne maison du secteur du pont Mitchell leur avait apporté passablement d'agrément. Alors, pourquoi ne pas récidiver ? Surtout que la première expérience s'était avérée fructueuse.

Ils ont fait ni un ni deux et voilà, le plan d'eau est devenu la pièce maîtresse de leur cour arrière où se côtoient des plantes vivaces et un potager. Les plates-bandes de fleurs étant le travail de Joanne Duguay et le jardin de légumes celui de Normand Desbiens.

On respire, dans cet endroit baptisé "le Jardin de Maya". Pas pour l'ancienne civilisation, mais pour cette gentille et affable Corgi, âgée de quatre ans. Le jeune chien a été acheté dans une animalerie, il y a quatre ans. Maya est rapidement devenue la princesse des lieux et jusqu'à un certain point, la protectrice du bassin d'eau où vivent une quinzaine de poissons, des plantes aquatiques et quelques grenouilles pour le moins intrépides.

Noces

Le bassin est ceinturé d'une pléiade de plantes vivaces et de rosiers. Chaque fleur se déployant à différentes périodes des saisons printanière et estivale. Chacune ayant été un coup de coeur des propriétaires.

"J'y vais au pif, a admis Joanne Duguay. J'aime une fleur et je l'achète. Après, je m'informe de ses caractéristiques et je lui trouve un endroit autour de la maison."

On a répertorié plusieurs espèces de fleurs et de légumes à l'occasion de notre passage. Entre autres, des échinacées, des hémérocalles, des astilbes et trois magnifiques plants de Lychnis Coronaria - ou Coquelourde des jardins - encore bien déployés en cette fin du mois de juillet. Une période où le potager commence à peine à s'épanouir. Où les tomates, les concombres, les cerises de terre et la laitue romaine feront les délices des salades maisons.

"L'été n'a guère été généreux jusqu'à maintenant, a avoué Joanne Duguay. Beaucoup d'eau, mais peu de soleil. Ce n'est pas la recette idéale pour nos fleurs."

Malgré l'été hésitant, le Jardin de Maya reste un lieu où il fait bon s'asseoir et causer. "On apprécie nos vendredis. Après une semaine de travail, notre cour nous permet de nous évader en nous proposant une ambiance sereine. C'est très zen ici et nos amis apprécient l'endroit autant que nous."

Tellement calme et tellement invitant que le couple a décidé de célébrer sa noce dans sa cour, il y a trois ans.

Mais le travail est loin d'être terminé et les idées pleuvent.

"Ce sera vraisemblablement un sentier de pierres autour du bassin d'eau et des plates-bandes sur le côté de la maison. Rien n'est encore toutefois décidé. Le temps nous aidera."