J'ai été tout simplement offusqué en prenant connaissance de l'article de La Voix de l'Est de samedi dernier concernant Patricia Hernandez, immigrante du Salvador, médecin de formation, qui doit se résigner à travailler comme préposée dans un centre de soins de longue durée parce qu'il lui manque 5 % en français pour suivre une formation d'infirmière. Et dire que des étudiants sortent du secondaire et ont de la difficulté à lire le journal couramment.

Est-ce possible qu'en 2008 on soit encore si borné, pensant que l'on peut mettre fin à une sérieuse pénurie de personnel dans le domaine de la santé sans l'immigration? Il me semble que le Collège des médecins fait très peu ou pas d'efforts pour permettre à tous ces immigrants compétents de travailler en santé.

On pourrait prendre ces personnes qui ont une formation en médecine et les intégrer de la façon suivante dans la santé: d'abord six mois de travail comme assistant infirmier sous supervision et avec évaluation à la fin, puis six mois de travail comme infirmier avec supervision et évaluation. Ensuite, on pourrait intégrer ces personnes comme médecin traitant.

Pour revenir aux supposés problèmes de français de Mme Hernandez, j'aimerais terminer mon intervention avec une question: si je suis unilingue français, que je travaille comme médecin sans frontières et qu'on m'assigne en Irak ou en Afghanistan, est-ce qu'on va m'obliger à maîtriser les quelques centaines de dialectes avant de soigner les personnes qui sont blessées à la suite d'attaques?

Jean Béland

Granby