À la veille d'ouvrir sa propre banque alimentaire, Moisson Outaouais accuse une diminution importante des rentrées de denrées alimentaires provenant de la Banque Alimentaire d'Ottawa, elle aussi à bout de souffle.

À la veille d'ouvrir sa propre banque alimentaire, Moisson Outaouais accuse une diminution importante des rentrées de denrées alimentaires provenant de la Banque Alimentaire d'Ottawa, elle aussi à bout de souffle.

Depuis plusieurs mois déjà, Moisson Outaouais peine à répondre aux demandes des 27 organismes auxquels elle fournit de la nourriture en raison des la hausse des prix des aliments et du pétrole.

"On remarque une diminution marquée des dons de denrées alimentaires depuis quelques mois notamment au niveau des denrées périssables", note Benoît Gélinas, gestionnaire des communications à Moisson Outaouais.

Et si l'offre diminue de façon continue, la demande, elle, est plus forte que jamais et provient de personnes autrefois inconnues des banques alimentaires selon M. Gélinas. "En ce moment, 23 000 personnes sont affectées par un problème de nourriture en Outaouais mais la grande différence est au niveau des bas salariés. Alors qu'ils représentaient 10 % de notre clientèle il n'y a pas longtemps, ils sont maintenant 20 %", affirme-t-il.

Records de fréquentation

La situation n'est guère plus enviable de l'autre côté de la rivière. La Banque Alimentaire d'Ottawa qui fournit en denrées alimentaires 127 organismes - dont ceux de l'Outaouais - voit son budget d'achat de 1,3 million $ diminuer plus rapidement qu'à l'habitude.

"Si l'on regarde un produit comme la margarine dont le prix a augmenté de 34 % depuis un an, ça explique le fait qu'on achète beaucoup moins d'aliment qu'avant et donc qu'on en ait moins à distribuer", explique Carolyn Hunter, gestionnaire des communications avec les organismes à la Banque Alimentaire d'Ottawa.

Les organismes redistribuant de la nourriture aux plus démunis d'Ottawa ont eux aussi connu une hausse de fréquentation au mois de mai.

"1 000 personnes de plus ont fréquenté les organismes en mai, dont 18 % de salariés. Les responsables des organismes revoient des gens qu'ils n'avaient pas vus depuis des mois et les paniers d'urgence ne suffisent plus pour calmer les appétits", indique Mme Hunter.

Selon elle, la création d'une banque alimentaire en Outaouais - qui pourrait voir le jour en 2009 - aidera énormément les deux communautés.

De son côté, Benoît Gélinas estime que la banque alimentaire de l'Outaouais pourrait devenir une plaque tournante pour les régions éloignées du Québec.

"Comme nous sommes à proximité de Montréal et Toronto, nous avons plus de facilité que d'autres régions à obtenir des denrées", souligne-t-il.

clamontagne@ledroit.com