En réclamant que les écoles québécoises s'inspirent du modèle américain, comme solution au problème des gangs de rue, l'ADQ fait fausse route, ont estimé hier le premier ministre Jean Charest et le responsable de la Sécurité publique, Jacques Dupuis.

«M. Dumont a eu trois semaines pour réfléchir au problème complexe qui s'est passé à cet endroit-là (Montréal-Nord). Il arrive avec une solution uniquement cosmétique, a déploré le ministre Dupuis. C'est malheureux que M. Dumont ne fasse pas de meilleures réflexions sur nos problèmes sociaux.»

Lundi, le chef adéquiste a plaidé pour plus de discipline dans les écoles québécoises. L'émeute à Montréal-Nord, début août, illustre selon lui l'échec du système scolaire. L'exemple du high school américain, où les élèves ont un sentiment d'appartenance à leur institution, est un modèle à suivre, croit Mario Dumont.

«Il aurait intérêt à aller voir ce qui se passe aux États-Unis, a rétorqué le premier ministre Charest, hier, à l'entrée du caucus des députés libéraux. Vous savez qu'aux États-Unis, il y a beaucoup de monde qui choisissent leur maison et leur quartier strictement sur le choix de l'école. C'est ça, la société américaine.»

Selon lui, le chef adéquiste devrait se raviser. «Détrompons-nous, c'est pas le film Grease, les écoles américaines», a affirmé Jean Charest, faisant référence au succès hollywoodien de 1978, avec John Travolta.

Le ministre de la Sécurité publique croit que personne au Québec ne veut que les écoles ressemblent à ce qui se fait aux États-Unis, où il y a des détecteurs de métal à l'entrée de plusieurs établissements scolaires.

«En plus, M. Dumont est mal informé. Il réclame une escouade pour lutter contre les gangs de rue; il y en a deux à Montréal, a lancé Jacques Dupuis. On n'a pas baissé les bras sur la lutte aux gangs de rue. Le gouvernement du Québec a mis à lui seul 34 millions, 17 en répression, 17 en prévention.»

Revenant pour la première fois sur les incidents de Montréal-Nord, Jean Charest a pour sa part estimé que l'enquête criminelle de la Sûreté du Québec sur la mort de Fredy Villanueva, abattu par un policier le 9 août, était suffisante pour l'instant, rejetant ainsi les demandes d'enquête publique ou indépendante, comme en Ontario.