Les producteurs laitiers du Saguenay-Lac-Saint-Jean dénoncent l'inaction des députés conservateurs Denis Lebel et Jean-Pierre Blackburn, dans le dossier de la libéralisation du commerce agricole. Ils entendent d'ailleurs manifester leur mécontentement au cours des prochains jours.

Les producteurs laitiers élaborent un plan de mobilisation visant à "réveiller nos députés fédéraux", selon les termes émis par leur représentant régional, Daniel Côté.

En entrevue hier, ce dernier a réitéré ses inquiétudes quant à l'attitude passive du gouvernement Harper concernant le projet d'entente élaboré par l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Notons que le Canada ne fait pas partie des pays réunis en ce moment à Genève afin d'adopter les nouvelles règles de commerce international en matière d'agriculture.

"Le gouvernement nous dit qu'il est avec nous, mais il ne fait rien par crainte de déplaire aux États-Unis. Depuis quatre ans, nous avons un négociateur en charge de suivre ce dossier, mais il nous rit dans la face. Il a même le culot de se lamenter publiquement parce qu'il a passé 22 semaines à Genève cette année. Il faut plus de pression politique et nous allons exiger de nos députés qu'ils nous défendent dans ce dossier", exprime le président régional de la Fédération des producteurs laitiers.

Selon Daniel Côté, aucune option n'a encore été écartée afin de "faire comprendre l'importance du message" aux députés Blackburn et Lebel. Au cours des dernières décennies, les agriculteurs sont passés maîtres dans l'art des coups d'éclat et, à en juger aux propos du président Côté, cette nouvelle charge à caractère politique s'inscrira pleinement dans cette philosophie.

"Nous préparons notre plan de match en vue de mercredi. Pour l'instant, aucune décision définitive n'est arrêtée quant aux moyens que nous utiliserons pour nous faire entendre, mais une chose est certaine: nous allons nous arranger pour trouver nos députés conservateurs, peu importe où ils seront", avance-t-il.

Si l'OMC valide ses nouvelles règles commerciales en matière d'agriculture, les producteurs laitiers québécois devront abandonner 4,5 % de leur marché intérieur, principalement au profit de grandes entreprises américaines.

"Tout est réfléchi en fonction des intérêts américains, affirme Daniel Côté. Par exemple, ils demandent également une réduction de 22 % des tarifs aux douanes pour le lait. Au lieu de dire que nous avons nos propres règles avec la gestion de l'offre et que tout va très bien comme cela, le gouvernement canadien reste muet. Il plie devant les États-Unis, devant le nombril du monde."