Olivier Nguyen, réalisateur amateur de courts métrages, marchait dans la rue Querbes, à Outremont, au petit matin. Il a échappé un objet au fond d'un égout. En tentant de le récupérer, il est tombé tête première dans le trou. Le jeune homme de 26 ans y a laissé sa vie.

C'est du moins l'hypothèse que les enquêteurs jugent la plus probable, à ce stade de l'enquête, pour élucider la mort d'Olivier Nguyen.

Un passant a aperçu son corps vers 7h15 hier matin au fond d'un égout, à l'angle de la rue Querbes et de l'avenue Van Horne. Le couvercle avait été enlevé et posé juste à côté du trou.

«Pour l'instant, rien ne nous porte à croire que son décès soit de nature criminelle, indique Anie Lemieux, porte-parole du SPVM. À première vue, son corps ne portait aucune marque de violence.»

Les policiers ignorent la cause exacte de la mort du jeune homme. «Puisque les enquêteurs n'ont pas fait mention de la quantité d'eau au fond de l'égout, il ne s'est probablement pas noyé», souligne Lynne Labelle, porte-parole au SPVM.

L'accident se serait produit vers 5h du matin, selon des témoins, qui ont entendu du bruit. «En tout cas, ça s'est produit après 2h30», indique Rosangela Levy, une Brésilienne en vacances chez des parents.

Elle est allée sur le balcon vers 2h30 pour rentrer le linge qu'elle avait suspendu la veille. Il y avait un orage. «Je suis certaine que le couvercle était mis.»

Une autopsie permettra d'en savoir davantage. «On ne sait jamais, mais pour l'instant, on croit qu'il s'agit d'un bête accident», indique Anie Lemieux du SPVM.

Né d'un père vietnamien et d'une mère québécoise, Olivier Nguyen vivait à Montréal, où habitent aussi sa mère et son frère aîné.

Il était membre de KINO Montréal, un regroupement de réalisateurs de courts métrages.

«C'était un gars vraiment engagé, indique Xavier Malo, qui a étudié avec lui au cégep Bois-de-Boulogne. Il faisait de l'improvisation et faisait partie du comité étudiant.» Selon son ancien colocataire, Julien L'Ecuyer, Olivier Nguyen a étudié en création littéraire à l'UQAM, qu'il fréquentait toujours à titre d'étudiant libre.

Olivier avait des tendances schizophréniques, indiquent plusieurs de ses amis. «Mais il était dans une bonne passe, assure Julien L'Ecuyer. Plus j'y pense, plus je crois à la thèse de l'accident.»