Un secret bien gardé. Peut-être trop bien gardé même.

Un secret bien gardé. Peut-être trop bien gardé même.

On serpente la montée Paiement à la hauteur de Val-des-Monts. Deux ou trois virages plus tard, l'équipe du Droit se retrouve en bordure du lac Létourneau, un cours d'eau toujours à l'abri des algues bleues.

Une petite route mène à un stationnement. De là, la vue est sidérante. Bucolique. Et cette maison, imaginée et construite par ses propriétaires berce dans une mer de Clématites. Huit en tout, florifères et aux couleurs vives.

Les premiers pas dans un jardin sont déterminants. Chez Monique Bisson et Rhéal Éthier ils nous introduisent à des beaux moments de quiétude. Sur ce terrain de trois acres, la nature est généreuse et splendide. Les arbres géants et en santé se transforment en protecteurs des lieux et dominent ce terrain aux nombreux escarpements.

Le couple s'est installé à temps plein sur ce terrain où deux chalets ont d'abord été construits, en 1996. Puis, un projet d'envergure, la maison, érigée par Rhéal Éthier. Une première pour le retraité, après une carrière dans l'assurance-vie.

"J'avais construit une niche, mais notre chien ne voulait rien savoir, a-t-il raconté. Il n'a jamais passé une nuit dans sa petite cabane. Ses nuits, il les a passées dans la maison."

L'accueillante maison complétée, le moment était venu d'égayer ses alentours. Le couple s'est d'abord tourné vers une horticultrice. "Elle a fait son travail, mais l'année suivante, on a tout repris. On voulait un aménagement à notre goût."

Oeuvre inachevée

Le travail est devenu un work in progress. Une oeuvre inachevée et en perpétuelle rotation. Un exemple, il y a ce premier tableau où des clématites se sont accrochées aux briques de la maison. À leurs pieds, une impressionnante collection de heuchères et d'astilbe. La dernière acquisition, est une lobélie. Elle propose un étonnant contraste avec son feuillage pourpre.

Quelques pas et un premier sentier propose une impressionnante collection de hostas et d'hémérocalles, les cultivars les plus souvent rencontrés chez les Bisson-Éthier. Populaires, ces deux espèces ? On dénombre 27 plants d'hémérocalles et 35 de hostas. L'hémérocalle pour son feuillage palmé et ses fleurs d'une grande diversité. Le hosta, en raison de sa propension pour l'ombre, partielle ou totale. Le premier sentier conduit vers une halte au sommet d'une petite colline où des bancs ont été installés. Très zen comme ambiance.

On pensait avoir tout vu. Erreur. Nous voici dans le royaume des graminées et de ses miscanthus overdam, calamagrostis et molinie panachée. Et leur magnifique feuillage, voguant au gré du vent. On sera aussi étonné par les nombreux weigela, par l'arbre à perruque et ses trois cierges d'argent, d'une hauteur insoupçonnée. Les trois font six pieds et étrangement, ils logent en plein soleil. "On l'a essayé et on doit arroser fréquemment."

Au fil de nos pas, on fait la rencontre d'une astilboïde tabularis et de sa fleur surprise, un plumeau d'un blanc intacte.

Dans un court texte envoyé au Droit, Monique Bisson parle d'un petit coin de paradis. Vrai, mais c'est aussi un petit coin de paradis écolo. Aucun produit chimique n'a été épandu et le couple puise son eau d'arrosage à même le lac.

"Oui, on est fier de notre accomplissement. L'aventure a commencé il y a une douzaine d'années sans trop savoir où on s'en allait. On a passé de longues soirées à lire des encyclopédies et aujourd'hui, on a de nouvelles floraisons à chaque trois semaines. Ce n'est pas terminé. Au fond, ce ne le sera jamais."