On craignait la pluie, mais après une semaine, c'est le froid qui cause le plus de soucis à Robert Hakim, directeur général du Festival international des Rythmes du monde. Alors que ses objectifs concernant l'assistance et le pourcentage de visiteurs étrangers ne suscitent guère d'inquiétude, il constate que les revenus autonomes, plus spécifiquement ceux découlant de la vente de bière, accusent un léger tassement.

"À chaque fois que ça baisse d'un degré, on perd des caisses. Or, la température a joué autour de 17 ou 18 degrés la semaine dernière, pendant les spectacles présentés en soirée. En 2007, c'était 21 ou 22 degrés", a expliqué l'administrateur hier, au cours d'une entrevue accordée au QUOTIDIEN.

Pour saisir l'importance de la chose, il faut savoir que les revenus autonomes représentent 21% du budget du festival, qui totalise 1,1 million $. Le risque est moins d'enregistrer un déficit que de rater la cible de 1 million $ qui constitue le seuil d'admission des organismes souhaitant adhérer au Regroupement des événements majeurs internationaux, le fameux REMI.

Rien n'est compromis à cet égard, sauf que le risque est bien présent. Certes, le scénario catastrophe établi par le comité organisateur, qui avait anticipé des rentrées d'argent de 971 000 $ dans l'éventualité où il pleuvrait pendant deux semaines, ne se matérialisera pas. Mais le froid persistant a réduit la marge de manoeuvre du festival, qui prendra fin dimanche prochain.

Achalandage: un léger coussin

La pluie, elle, n'a pas effarouché les amateurs de musiques de monde. Malgré sa présence en quelques occasions, la première semaine d'activités a généré un achalandage suffisant pour répondre aux attentes du comité organisateur. Celui-ci a besoin de compiler 200 000 entrées pour répondre à un autre des critères imposés par le REMI et ça regarde bien, à ce stade-ci.

"Nous sommes chanceux que l'achalandage n'ait pas fléchi. À moins de perdre une journée complète à cause du mauvais temps, nous devrions dépasser notre objectif par une marge de 10 000 à 15 000 personnes", révèle Robert Hakim.

L'un des facteurs qui ont contribué à cette réussite tient au déplacement des activités familiales sur la zone portuaire de Chicoutimi. Le directeur général évalue à 7000 le nombre d'entrées qui y ont été dénombrées à chaque jour, vendredi, samedi et dimanche dernier. Lors des éditions précédentes, on plafonnait à 2000 ou 3000, alors que la programmation de jour était concentrée sur le haut de la rue Racine. "Le nouveau site est très convivial. Les gens l'apprécient énormément", évalue Robert Hakim.

S'agissant du pourcentage de visiteurs provenant d'un rayon de 40 kilomètres et plus, enfin, lequel doit atteindre 15% pour satisfaire le REMI, il fait l'objet d'une étude menée par une firme spécialisée. Les résultats seront connus en octobre, mais le comité organisateur invoque le taux de 25% compilé en 2007 pour justifier son optimisme.