Dans des documents récemment déposés en cour, les libéraux comparent les tactiques juridiques employées par le premier ministre fédéral Stephen Harper à celles des régimes autoritaires.

La comparaison est faite dans une déclaration soumise par le Parti libéral du Canada (PLC) dans le cadre de sa défense contre la poursuite pour diffamation de 3,5 millions $ intentée plus tôt cette année par M. Harper.

Les libéraux ont également prévenu les gouvernements fédéral et de l'Ontario qu'ils entendaient contester le caractère constitutionnel de la poursuite lancée par le premier ministre, voyant dans celle-ci une tentative de museler l'opposition.

Les plus récents documents déposés en cour par les libéraux incluent une déclaration de Peter Russell, professeur à l'Université de Toronto, qui avance qu'aucun premier ministre canadien n'a poursuivi des adversaires politiques pour diffamation malgré les nombreuses accusations lancées de part et d'autre tout au long de l'histoire du Parlement, faite de débats houleux.

M. Russell a affirmé à l'avocat torontois Chris Paliare, qui représente les libéraux, que «ce recours à une action en justice pour réduire au silence l'opposition est caractéristique des régimes autoritaires».

Stephen Harper estime avoir été victime de diffamation de la part des libéraux, selon lesquels les conservateurs ont proposé de l'argent au député indépendant Chuck Cadman - aujourd'hui décédé - à l'approche d'un vote de confiance à la Chambre des communes, en 2005.

Le premier ministre a intenté sa poursuite contre le PLC en mars, après que des responsables libéraux eurent refusé de s'excuser pour l'allégation voulant qu'il était au courant d'une «tentative de corruption de la part des conservateurs» dans l'affaire Cadman.

L'accusation, affichée sur le site internet du PLC, était tirée d'un livre sur le député décédé. Son auteur, Tom Zytaruk, avance que deux représentants du Parti conservateur du Canada (PCC) ont offert à M. Cadman, qui était alors en phase terminale d'un cancer, une police d'assurance-vie de 1 million $ s'il acceptait de voter aux côtés des conservateurs lors d'un vote de confiance crucial, il y a trois ans.