Même si les pourparlers se poursuivent, les relations ont continué mardi de se détériorer entre les syndiqués de l'hôtellerie et les patrons d'établissements.

Les quelque 600 employés syndiqués du Reine-Elizabeth, le plus gros hôtel du Québec avec ses 1052 chambres, ont ainsi déclenché la grève à 18h30 mardi soir, pour une période indéterminée. Les dirigeants syndicaux, qui disposent déjà d'une banque de 72 heures de grève, ont convoqué les employés de l'hôtel montréalais à une assemblée générale jeudi afin de leur demander un mandat de grève générale illimitée à être utilisé au moment jugé opportun.

Les salariés de l'Auberge des Gouverneurs Place-Dupuis, à Montréal, ont également déclenché mardi à midi une grève d'une durée indéterminée. Les syndiqués ont ainsi devancé leur employeur qui devait décréter un lock-out à compter de mercredi.

Les grévistes du Hyatt Regency - en arrêt de travail depuis le 19 juillet - sont allés les rejoindre à l'entrée de l'hôtel Gouverneurs Place-Dupuis rue Sainte-Catherine pour leur manifester leur appui.

Pendant ce temps à Québec, la menace de grève continuait de planer mardi après-midi en dépit des discussions soutenues entre les travailleurs et les représentants des six établissements engagés dans un processus de négociation.

Selon le président de la Fédération du commerce de la CSN, Jean Lortie, les employeurs ne manifestent pas la volonté de régler rapidement le dossier, malgré la menace de grève qui pèse sur eux en pleine année du 400e.

«On ne sent pas le désir de la partie patronale d'avancer vers un règlement rapide. Il y a des discussions mais pour l'essentiel, on fait du surplace. Il faut s'attendre à des actions syndicales à court terme», a souligné M. Lortie, sans lever davantage le voile sur les intentions des employés.

La CSN, qui représente 5000 employés des 37 hôtels visés par la négociation, exige un règlement global calqué sur celui conclu récemment à l'hôtel PUR de Québec, un établissement de 238 chambres.

L'accord, entériné par 94% des employés la semaine dernière, prévoit notamment une réduction de la charge de travail des préposées aux chambres. Il inclut aussi des mesures favorisant la conciliation travail-famille, des bonifications au régime de retraite de même que des augmentations salariales de 3% pour chacune des trois années de la convention collective.

Deux autres ententes, à l'Estrimont d'Orford et aux Jardins de ville de Sherbrooke, dans les Cantons-de-l'Est, ont été conclues jusqu'à maintenant sur la base de l'accord intervenu à l'hôtel PUR.

Le mois dernier, les travailleurs de l'hôtellerie ont voté à plus de 90% en faveur de mandats de grève de 72 heures, en vigueur depuis le 1er août.