Le juge au procès de Momin Khawaja, accusé d'avoir participé à la planification d'un complot terroriste avorté, a décidé d'accepter, pour le moment, des éléments de preuve considérés comme des ouï-dire par la défense.

Selon le juge Douglas Rutherford, il est encore trop tôt pour juger de la validité du témoignage de Mohammed Junaid Babar, un témoin de la Couronne, et du matériel obtenu par surveillance électronique.

Le juge Rutherford a indiqué jeudi matin que les preuves présentées au cours du procès sont acceptées jusqu'à ce qu'il ait eu l'occasion d'évaluer les plaidoiries.

Khawaja a été arrêté il y a quatre ans en Ontario. Il fait face à sept accusations d'aide au terrorisme, et notamment celle d'avoir fabriqué le dispositif de contrôle à distance qui devait être utilisé dans des attentats à la bombe avortés ourdis par des extrémistes islamistes en Grande-Bretagne.

Le mois dernier, M. Babar a affirmé dans son témoignage avoir conduit l'accusé à un camp d'entraînement terroriste dans le nord du Pakistan, en compagnie d'un homme qu'il connaissait sous le nom de code «Ausman» et qui a depuis été identifié comme étant Omar Khyam.

Khyam fait partie des cinq hommes condamnés à vie à Londres l'an dernier pour leur participation au complot terroriste avorté.

Au cours de son témoignage, M. Babar a fait état de plusieurs complots terroristes, dont un visait à assassiner le président pakistanais, mais n'a pas lié Khawaja à ces activités.

L'avocat de la défense, Lawrence Greenspon, a qualifié ces témoignages de ouï-dire, soulignant de plus que certaines conversations enregistrées à Londres avaient eu lieu alors que son client ne se trouvait même pas au Royaume-Uni.

Me Greenspon affirme qu'il demandera au juge de prononcer un non-lieu en faveur de son client à la reprise des procédures, le 19 août. Selon l'avocat, la Couronne n'a pas présenté de preuves suffisantes pour soutenir ses allégations.

L'avocat de la défense n'a pas révélé s'il appellera des témoins ou si Khawaja témoignera le mois prochain. Il a jusqu'ici décrit son client comme étant un homme assez en colère pour rêver de se battre aux côtés de ses confrères musulmans en Afghanistan, mais pas assez pour participer à un attentat à Londres.

Me Greenspon a laissé entendre qu'il utiliserait des extraits de conversations électroniques enregistrées en présence de Khawaja et d'autres obtenues alors qu'il était absent. «Il y a un type de conversation quand Momin est présent, et un tout autre type de conversation après qu'il soit parti», a affirmé l'avocat.