Frites, poutines, hamburgers et autres mets figurant au palmarès de la malbouffe devraient disparaître avant longtemps des cafétérias des hôpitaux.

Une politique-cadre, calquée sur celle annoncée l'an dernier pour les écoles, viendra chapeauter les services alimentaires des établissements de santé, de manière à y éliminer les aliments nuisibles à la santé.

C'est du moins ce que projette le ministre de la santé, le Dr Yves Bolduc, qui attendra cependant un rapport de la Direction de la santé publique (DSP) sur le sujet, attendu cet automne, avant d'aller de l'avant et de préciser ses intentions.

«Ça devrait ressembler beaucoup à ce qui se fait dans les établissements d'éducation», a déclaré le ministre, mercredi, en point de presse, en marge d'une annonce sur un autre sujet.

La politique-cadre du gouvernement visera tous les établissements de santé, donc à la fois les hôpitaux, les CLSC et les centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD).

Il ne fait pas de doute dans l'esprit du ministre qu'il revient aux hôpitaux de donner l'exemple, en matière d'alimentation.

Convaincu de l'importance d'une alimentation de qualité pour le maintien d'une bonne santé, le ministre promet donc une politique «solide» pour corriger la situation.

«J'ai mangé très régulièrement dans les cafétérias d'hôpitaux et je dois vous avouer que généralement il y a quand même peu de malbouffe, mais il y en a encore, donc je pense qu'il faut essayer de l'éliminer de plus en plus», a convenu le médecin, qui a été un des gestionnaires de l'Hôpital d'Alma, au Lac Saint-Jean, pendant plusieurs années avant de faire le saut en politique en juin dernier.

Une fois acquise l'idée d'une politique-cadre, il reste cependant à déterminer jusqu'où elle doit aller.

«Est-ce que ça veut dire qu'il n'y aura plus du tout de frites? Ou s'il peut y avoir des frites d'une certaine façon? Est-ce qu'il faut couper les liqueurs gazeuses?», s'est interrogé le ministre, soucieux aussi de répondre aux attentes des visiteurs.

Par ses propos, il réagit donc favorablement à l'appel lancé la veille par deux médecins, dans un éditorial publié par le Journal de l'Association médicale canadienne.

Ces médecins jugeaient que les gestionnaires d'hôpitaux avaient une responsabilité sociale pour faire en sorte que les aliments riches en calories mais pauvres en valeur nutritive ne figurent plus au menu des cafétérias.

Dans le milieu de l'éducation, depuis janvier 2008, en principe, les produits à faible valeur nutritive comme les boissons gazeuses, les pommes de terre frites et les aliments panés ne sont plus offerts dans les écoles primaires, secondaires et au pré-scolaire.

La politique-cadre sur l'alimentation à l'école est cependant incitative, donc non contraignante.