Le président de la commission mise sur pied pour aider à exorciser les démons qui hantent les survivants du système de pensionnats pour autochtones soutient que le contrôle du gouvernement fédéral sur les dépenses et l'administration pourraient menacer l'intégrité de son mandat.

En entrevue, mercredi, le juge Harry LaForme a déclaré que toute ingérence politique ou bureaucratique pourrait compromettre la toute nouvelle Commission de vérité et de réconciliation, et que cette préoccupation retarde le début des travaux.

Le juge de la Cour d'appel de l'Ontario affirme que ce sont les commissaires, et non le gouvernement, qui doivent pouvoir décider de la façon de dépenser leur budget de 58 millions $. Il dit avoir été surpris d'apprendre qu'Ottawa avait créé un secrétariat doté de fonctionnaires responsables devant le ministre des Affaires indiennes, plutôt que de laisser la commission mettre sur pied son propre bureau. Le gouvernement tient également à nommer le directeur du secrétariat, pour assurer la responsabilité financière.

Une représentante du ministère des Affaires indiennes et du Nord déclarait mardi que c'est le ministre qui demeure ultimement responsable du budget de la commission, financé à même les fonds publics, et a assuré que le gouvernement ne nommera pas à la tête du secrétariat une personne à laquelle s'objecteraient les commissaires.