Les conservateurs de Stephen Harper se réunissent aujourd'hui et demain à Lévis avec pour principales préoccupations la hausse du coût de la vie et celle du prix du pétrole.

Selon le président du caucus conservateur, le député Rahim Jaffer, après plus de deux années et demie au gouvernement - le plus long mandat unique minoritaire d'un gouvernement depuis les débuts de la Confédération -, les troupes sont prêtes à toute éventualité.

«Nous sommes prêts pour gouverner encore ou pour des élections générales à l'automne», a déclaré hier Rahim Jaffer conscient qu'un scrutin général peut être déclenché à tout moment par les partis de l'opposition. Le chef libéral, Stéphane Dion, a d'ailleurs concédé il y a quelques jours qu'il n'écartait pas ce scénario dès la rentrée en septembre.

Si le caucus estival des 127 élus et des 22 sénateurs conservateurs a lieu cette année dans la région de Québec, le château fort du parti dans la province, ce n'est certainement pas sans arrière-pensée électorale. M. Harper veut conforter ses assises dans cette région tout en souhaitant élargir sa présence au reste du Québec.

Le président de l'aile parlementaire conservatrice a donc souligné hier que tous les députés et sénateurs se sont déplacés à Lévis pour faire entendre au gouvernement Harper les doléances des Canadiens. L'économie sera donc au centre des discussions.

«Les Canadiens sont préoccupés par la hausse du coût de la vie, a dit M. Jaffer. Nous chercherons, à travers nos discussions, des moyens qui permettront de soulager une partie de la pression financière qui accable en ce moment les citoyens. Il y aura un débat ici à Lévis pour savoir ce que nous pouvons faire pour soulager le portefeuille des contribuables.»

Sans s'avancer sur de nouvelles baisses d'impôts, alors que la marge de manoeuvre financière rétrécit à Ottawa, le président du caucus conservateur a tenu à rappeler que les baisses d'impôts ont toujours été au coeur de «la philosophie» du Parti conservateur.

Les conservateurs ne se priveront d'ailleurs pas à cet égard de lancer des flèches au chef libéral Stéphane Dion qui propose des baisses d'impôts pour contrebalancer la taxe sur le carbone qu'il se propose d'imposer afin de lutter contre le réchauffement climatique.

«Nous avons déjà baissé les impôts de 60 milliards de dollars depuis que nous sommes au pouvoir, a souligné Rahim Jaffer, ce qui n'est pas le cas des libéraux de Stéphane Dion qui proposent, eux, une coûteuse taxe sur le carbone.»

Les conservateurs arrivent donc à Lévis avec dans leurs baluchons quelques suggestions destinées au ministre des Finances, Jim Flaherty, notamment l'examen de la fameuse taxe d'accise de 10 cents sur le litre d'essence. Alors que bien des consommateurs se demandent comment ils feront pour chauffer leur maison l'hiver prochain, l'utilisation de la taxe d'accise pour leur venir en aide pourrait être envisagée. Mais il ne sera pas facile de toucher à une taxe qui rapporte cinq milliards de dollars au Trésor public alors que les revenus gouvernementaux connaissent une baisse marquée.

M. Jaffer a cependant voulu se faire rassurant sur l'avenir économique du pays, rappelant que les bases de l'économie étaient solides et qu'il entrevoyait le futur avec «optimisme».

Les conservateurs profiteront de cette rencontre de deux jours pour traiter également d'autres grands thèmes dont ceux de la loi et l'ordre et de l'environnement.