L'omniprésence de la fonction publique fédérale devrait permettre à la région de subir moins fortement les contrecoups d'une éventuelle récession.

L'omniprésence de la fonction publique fédérale devrait permettre à la région de subir moins fortement les contrecoups d'une éventuelle récession.

Économiste au Conference Board du Canada, Maxim Armstrong souligne que la présence de nombreux fonctionnaires fédéraux (près de 120 000) assure une stabilité des emplois dans la région de Gatineau-Ottawa. "Ottawa profite de la stabilité du gouvernement, et en général les fonctionnaires, ce sont des gens qui ont de très bons emplois, ce qui permet de soutenir les emplois dans les secteurs de services indirects, comme les restaurants, les magasins et la construction."

Même son de cloche du côté de la présidente-directrice générale du Regroupement des gens d'affaires (RGA) de la capitale nationale, Joanne Lefebvre. "Pour nous, à l'heure actuelle, il n'y a pas de raison de s'alarmer, car l'économie locale découle principalement de la bureaucratie fédérale et de l'économie du savoir, alors malgré la menace pour nos voisins du sud, on ne croit pas que ça pourrait placer la région dans une situation de crise économique."

Plan d'action

À la Ville d'Ottawa, le conseiller Rick Chiarelli croit tout de même qu'un plan d'action municipal visant à minimiser l'impact d'une récession doit être établi. "Durant une récession, il y a d'énormes pressions sur le gouvernement pour couper des emplois, donc nous ne sommes pas immunisés, malgré la présence du fédéral. Peut-être que l'impact est moindre, mais nous le ressentons quand même, car il y aura aussi des gens au chômage et des familles avec de très petits revenus."

Certains secteurs peuvent toutefois être plus affectés par une économie mondiale chancelante. Plusieurs emplois en haute technologie ont par exemple été perdus à Ottawa dernièrement, mais rien ne laisse croire au Conference Board que la région de la capitale fédérale vivra une période de crise économique. "Nous ne sommes pas encore convaincus que ça va toucher le Canada", note M. Armstrong.

Récession ou pas, Ottawa s'en tirera mieux que d'autres villes manufacturières, croit l'économiste. "Au Canada, il y a beaucoup de villes qui vivent des difficultés et qui risquent plus d'être en récession que d'autres."

jmercier@ledroit.com