Le chef néo-démocrate, Jack Layton, a ouvert les hostilités, dans le cadre des élections partielles du 8 septembre prochain, en présentant à la presse les trois candidats de son parti et en menant une charge à fond contre les libéraux de Stéphane Dion et les conservateurs de Stephen Harper.

Même si ces élections partielles dans les circonscriptions de Saint-Lambert, de Westmount-Ville-Marie et de Guelph en Ontario ne sont pas sans intérêt pour M. Layton - qui espère revoir le scénario qui a mené à la percée de son député Thomas Mulcair dans Outremont lors du dernier exercice de ce genre -, le chef néo-démocrate ne cache pas sa préférence pour en découdre sur la scène nationale dans le contexte d'élections générales à l'automne.

«Les Canadiens ont pu observer le gouvernement conservateur pendant quelques années maintenant, a insisté Jack Layton. Ils sont très préoccupés par la direction prise par ce gouvernement. Ils sont préoccupés par sa réponse complètement inadéquate aux problèmes de l'environnement. Ils sont très inquiets lorsqu'ils discutent en famille de la façon dont ils boucleront leur budget à la fin du mois. Ils sont très inquiets de la situation économique. Ils sont très inquiets aussi de la position du Canada sur la scène internationale, particulièrement lorsqu'il s'agit de la guerre en Afghanistan.»

Bien qu'il estime que ces élections partielles sont une «occasion en or» pour envoyer un message de blâme à Stephen Harper, M. Layton ne cache pas son dépit face au Parti libéral qui reporte sans cesse aux calendes grecques son appui à une motion de défiance.

«Ces élections partielles, a dit M. Layton, sont aussi l'occasion d'exprimer notre déception face à l'opposition officielle libérale qui, en 43 occasions séparées, a refusé de s'opposer à M. Harper et à son programme.» Le chef néo-démocrate a rappelé que son groupe parlementaire a utilisé tous les moyens possibles et imaginables au Parlement pour mettre fin au gouvernement Harper, particulièrement au cours de la dernière année, mais qu'il a été sans cesse court-circuité par les libéraux.

«Nous avons essayé pendant des mois parce que nous sommes convaincus que le gouvernement Harper est sur la mauvaise voie, qu'il s'agisse de l'économie, des affaires étrangères ou de plusieurs autres enjeux. Et nous n'avons pas l'intention d'arrêter maintenant.»

Le chef libéral, Stéphane Dion, avait entrouvert la porte la semaine dernière à la possibilité de défaire le gouvernement minoritaire conservateur à la rentrée. M. Dion avait affirmé que les Canadiens étaient de plus en plus prêts pour des élections générales, maintenant qu'ils ont eu le temps de se faire une opinion sur l'actuel gouvernement.

La rumeur d'une prorogation de la session par les conservateurs et d'un nouveau discours du Trône qui aurait pu être le déclencheur d'élections générales automnales circulait dans les milieux politiques fédéraux.

Mais le gouvernement Harper a fait savoir dimanche, par l'entremise de son leader en Chambre, Peter Van Loan, qu'il n'était pas question de proroger en septembre les travaux de la Chambre et de présenter par la suite un discours du Trône. Le ministre Peter Van Loan a été clair, lors d'une entrevue à la chaîne de télévision CTV: «Nous n'avons pas l'intention de proroger la session parlementaire. Nous avons d'importants projets à réaliser».

Pour les libéraux de Stéphane Dion, ces élections partielles constituent un test important. Deux des trois circonscriptions en jeu (Westmount-Ville-Marie et Guelph) étaient représentées par des libéraux. Advenant la perte de ces deux châteaux forts, le leadership de M. Dion serait, pour le moins, certainement discuté.

Les trois candidats présentés hier par M. Layton sont Anne Lagacé Dowson (Westmount), animatrice de la CBC, Richard Marois (Saint-Lambert), président du Conseil régional de l'environnement de la Montérégie, et Tom King (Guelph), écrivain connu et prisé.