Les électeurs de trois circonscriptions électorales, dont deux dans la région de Montréal, iront aux urnes le 8 septembre prochain, lors d'élections partielles qui pourraient donner un avant-goût de l'affrontement général qui s'annonce dans les mois à venir.

Dans les deux comtés du Québec, les regards seront surtout tournés vers les libéraux de Stéphane Dion qui tenteront de conserver Westmount-Ville-Marie, ainsi que sur le Bloc québécois qui essaiera de faire de même avec le comté de St-Lambert, sur la rive-sud de Montréal. La troisième élection complémentaire se tiendra dans Guelph, en Ontario, un comté détenu par les libéraux.

Les partis politiques n'ont cependant pas attendu le coup de départ du premier ministre Stephen Harper pour s'activer.

Dans Westmount-Ville-Marie, les libéraux ont choisi depuis des mois Marc Garneau pour défendre leurs couleurs. L'ancien astronaute tentera de succéder à Lucienne Robillard, dans un comté où les libéraux règnent en maîtres.

Mais la victoire ne sera pas sans lutte pour les troupes de Stéphane Dion puisque le Nouveau Parti démocratique (NPD) a bien l'intention de jouer les trouble-fêtes et rêve de rééditer l'exploit réalisé dans Outremont, en septembre dernier, lorsque Thomas Mulcair remportait la course à la surprise générale.

Pour mener son offensive, le NPD a recruté une candidate bien connue, Anne Lagacé Dowson, ancienne animatrice à la radio de CBC.

« Les chiffres d'Anne et sa base pour l'élection ressemble en tous points à ce que moi j'avais comme notoriété et comme base quand j'ai commencé dans Outremont. On sait qu'on part de quelque chose de très solide», a soutenu le député Thomas Mulcair, lieutenant politique de Jack Layton au Québec.

Il rappelle que c'est l'un des comtés où le NPD obtient ses meilleurs résultats au Québec.

Les libéraux semblent toutefois confiants de conserver ce comté. «Je ne vois pas d'analogie (avec Outremont)», a répliqué la sénatrice et lieutenant de M. Dion au Québec, Céline Hervieux-Payette.

Pour faire face aux deux candidats plus connus, Charles Larivée représentera le Bloc québécois, Claude William Genest les verts, et Guy Dufort les conservateurs.

Ces derniers tentent de minimiser les attentes et mettent la pression sur les résultats qu'obtiendront Stéphane Dion et le chef du Bloc, Gilles Duceppe, dans ces circonscriptions.

«Tous ces comtés ont été remportés par des partis d'opposition, en 2006, et sans au moins deux victoires libérales et une bloquiste avec des écarts égaux ou supérieurs à celles de 2006, cela devrait être perçu comme un échec pour M. Dion ou M. Duceppe», a indiqué le porte-parole du Parti conservateur, Ryan Sparrow.

Les conservateurs mettront fort probablement plus d'efforts dans Saint-Lambert que dans Westmount. Déjà, le premier ministre a fait une apparition dans ce comté, lors des fêtes du 24 juin, histoire de donner un peu de visibilité à son candidat, Patrick Clune.

Le Bloc québécois part néanmoins avec une longueur d'avance devant ses adversaires, dans ce comté qui était représenté par Maka Kotto depuis 2004. C'est Josée Beaudin, une figure connue du développement communautaire local, qui est sur les rangs pour le Bloc.

Elle devra néanmoins se démener si elle veut conserver ce siège qui ne possède pas une longue tradition bloquiste.

«On a les libéraux dans le radar, c'est clair, admet l'organisateur du Bloc, le député Mario Laframboise. Ce sont nos adversaires dans Saint-Lambert et (...) il n'y a pas d'engouement conservateur sur le terrain. Pour nous, on va travailler fort, je pense bien qu'on va réussir à conserver la circonscription, mais ce sera de voir quelle sera la performance des libéraux.»

Du côté libéral, on évite d'affirmer que la victoire dans Saint-Lambert est possible, mais on rappelle que la circonscription n'est pas acquise au Bloc pour autant. «Je ne pense pas que c'est un bastion péquiste. On ne parle pas du fin fond du Québec, on parle d'une banlieue de Montréal», a fait observer Mme Hervieux-Payette.

Outre le conservateur Clune, la bloquiste fera face à la candidate libérale Roxanne Stanners et au néo-démocrate Richard Marois.

Dans Guelph, les libéraux partent avec une légère avance, eux qui détiennent le comté depuis plus de 15 ans. Mais la course qui se dessine pourrait réserver des surprises. Les conservateurs ont recruté une ancienne conseillère municipale, alors que le NPD s'attend à faire des vagues avec son candidat, Tom King, sur qui il mise beaucoup. Et c'est sans compter les appuis que le Parti vert réussira à arracher.