Une semaine après le 1er juillet, les rebuts des déménagements jonchent toujours le sol des rues et ruelles de Montréal. Les citoyens mécontents doivent s'armer de patience. La Ville de Montréal se donne jusqu'au 15 juillet pour ramasser tous ces déchets.

«C'est dégueulasse! s'exclame Romain Alcaraz, résidant du quartier Villeray. Je ne sais pas s'ils vont finir par venir chercher ces ordures. Ma propriétaire ne peut pas passer dans la ruelle avec son camion. C'est un dépotoir!»

Bien des rues de Montréal ne se sont pas encore remises de la journée des déménagements. Avenue Christophe-Colomb, des rebuts trônent à tous les 10 mètres. À l'angle du boulevard Rosemont, Yvon Pelletier commence à s'impatienter : «Ça fait trois fois que j'appelle la Ville depuis le 1er juillet. Mon entrée a l'air malpropre.»

Un peu plus loin, une cuvette, un vieux canapé, des haut-parleurs et des dizaines de déchets sont étalés sur le trottoir. «Le camion à ordures est passé deux fois depuis le 1er juillet et les rebuts sont toujours là, dit Bernard Morroy. Ça serait le temps qu'il ramasse tout ça!»

Patience, citoyens

Selon le responsable des services aux citoyens de la Ville de Montréal, Marcel Tremblay, une légère hausse des déménagements cette année explique ce délai dans la collecte des gros déchets. «Hydro-Québec a noté une augmentation de 115 000 à 120 000 déplacements cette année.»

M. Tremblay demande aux citoyens d'être patients et d'appeler la Ville si des rebuts se trouvent à proximité de leur résidence. Le nombre d'éboueurs affectés à la collecte des déchets liés aux déménagements est passé de 80 à 160 cette année. «On se donne jusqu'au 15 juillet pour tout ramasser. Nous allons passer dans toutes les rues de Montréal.»

Au coeur du Plateau, dans une ruelle de l'avenue Mont-Royal, des boîtes éventrées et de vieux oreillers se mêlent aux rebuts de la collecte sélective. «Je ne peux même plus garer ma voiture dans l'entrée, affirme Maxime Côté. C'est un vrai fléau. Les gens qui passent par là jettent leurs vidanges dans le tas. Un jour, il y a un matelas en moins, le lendemain, une télévision apparaît!»

Les citoyens recyclent moins

Cette année, les Montréalais préfèrent laisser leurs vieux meubles au bord de la route et recyclent moins lorsqu'ils déménagent. C'est du moins ce qu'a remarqué le directeur de l'écocentre de La Petite-Patrie, Nicholas Landry.

«Lors d'une journée normale d'été, il y a environ 200 véhicules qui passent au centre. Le 1er juillet, nous en avons compté seulement 30.»

Il observe aussi que les citoyens sont de moins en moins portés à donner leurs vieux meubles à l'écocentre, qui les distribue à de nouveaux propriétaires. «Ces meubles se retrouvent dans les rues, déplore Nicholas Landry. Dans le quartier, c'était plein le lendemain des déménagements.»

Les gros déchets laissés dans les rues vont directement dans les lieux d'enfouissement. Mais «s'il y a du matériel qui est encore bon, les citoyens se chargent de le ramasser», assure le responsable des services aux citoyens de la Ville de Montréal, Marcel Tremblay.