Insatisfaits de l'allure des négociations, les travailleurs de l'hôtellerie de Québec préviennent qu'ils n'hésiteront pas à mettre leur menace de grève à exécution dès vendredi à minuit.

La centrale CSN, qui représente les quelque 1000 salariés de six hôtels de la région de Québec, reproche à la partie patronale de ne pas prendre au sérieux la détermination des syndiqués à obtenir un règlement à leur satisfaction. Parmi tous les établissements en négociation, c'est l'hôtel Loews-Le Concorde, situé en plein coeur de la cité, qui donne le plus de fil à retordre aux syndiqués.

«C'est du cha-cha dans les portes tournantes, nous sommes encore empêtrés dans des demandes locales, il n'y a pas de signaux clairs (de la direction), a dénoncé Jean Lortie, de la Fédération du commerce CSN, en conférence de presse mercredi à Québec.

Mais les directions hotêlières s'illusionnent si elles croient que les syndiqués renonceront à profiter de leur rapport de force, a ajouté M. Lortie. A défaut d'une avancée dans les pourparlers, une cascade de moyens se mettra en branle dès le coup de minuit vendredi, a-t-il martelé.

«La table est mise pour trouver des règlements ou envoyer des signaux forts sinon à compter de vendredi matin il y aura des débrayages dans les hôtels (et) ça se fera par effet de surprise», a précisé le porte-parole syndical.

A la recherche de meilleures conditions de travail, les syndiqués ont voté la semaine dernière à plus de 90 pour cent en faveur de mandats de grève de 72 heures à partir du 1er août.

La Fédération du commerce CSN exige un règlement global basé sur l'entente de principe conclue récemment entre la direction et les employés de l'hôtel Pur de Québec, un établissement intermédiaire de 238 chambres.

L'entente de principe, qui sera ratifiée dans les prochaines heures, comporte en outre une réduction de la charge de travail des préposées aux chambres. Le règlement proposé inclut aussi des mesures favorisant la conciliation travail-famille, des bonifications au régime de retraite de même que des augmentations salariales de 3 pour cent pour chacune des trois années de la convention collective.

Il s'agit, pour la CSN, d'un modèle de règlement tout à fait applicable aux autres établissements du Québec.

«Le Pur n'est pas situé en Bosnie-Herzégovine, il est dans la capitale, dans la basse-ville, dans le nouveau St-Roch. C'est exportable», a illustré M. Lortie.

Les six hôtels de la capitale touchés par des mandats de grève comptent 2500 chambres, soit environ un cinquième de l'ensemble de la capacité hôtelière de la ville.