Cette fois-ci, c'est la bonne. La CSeries va enfin prendre son envol ce matin à Farnborough.

Bombardier a convoqué une conférence de presse sur le site du salon aéronautique, en banlieue de Londres, 24 heures avant son ouverture officielle, au «Pavillon CSeries». Le président de Bombardier, Pierre Beaudoin, sera sur place, tout comme le nouveau président de Bombardier aéronautique, Guy Hachey, et, surtout, le grand responsable du programme de la CSeries, Gary Scott.

Tout indique que Bombardier fera assembler ses nouveaux appareils à Mirabel : Bombardier a demandé au ministre du Développement économique du Québec, Raymond Bachand, et au ministre fédéral de l'Industrie, Jim Prentice, de se rendre disponibles ce matin. Et il n'y a aucune trace à Londres des représentants de l'État du Missouri, qui espéraient attirer le site d'assemblage de la CSeries à Kansas City grâce à des crédits d'impôt de 240 millions de dollars.

Il y a un an, en juin 2007, le monde québécois de l'aéronautique avait vaguement espéré le lancement de la nouvelle famille d'appareils de 110 et 130 places au salon aéronautique du Bourget. Les commandes n'étaient cependant pas au rendez-vous.

Elles n'y étaient pas davantage pour la première mouture de la CSeries, présentée à Farnborough en juillet 2004. L'industrie espérait un lancement officiel au Bourget en 2005, mais le projet a été mis de côté à l'hiver 2006.

Les analystes financiers, qui étaient particulièrement sceptiques au sujet de cette première version, se sont montrés de plus en plus favorables à la nouvelle CSeries. La plupart considèrent maintenant que le projet aura un effet positif sur le titre de Bombardier.

L'analyste Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, évalue cet effet à 1,55$ par action, soit 81 cents pour le modèle initial (110 places) et 74 cents pour la version allongée (130 places). Richard Stoneman, de Dundee Securities, avance plutôt le chiffre de 87 cents par action pour un scénario ni trop optimiste, ni trop pessimiste, soit la production de 170 appareils par année.

De son côté, Chris Murray, des Marchés mondiaux CIBC, évalue que la CSeries représentera pour les actionnaires une valeur de 1,20$ par action. «Ce programme représente la prochaine étape logique dans l'évolution de la ligne de produits aéronautiques de Bombardier et devrait créer de la valeur additionnelle pour les investisseurs», écrit-il dans un rapport de recherche.

Le projet aura aussi un effet positif sur le marché de l'emploi au Québec. L'usine d'assemblage final devrait créer un peu plus de 2000 emplois chez Bombardier même et à peu près le même nombre chez des sous-traitants installés tout autour.