Jonas est un habitué de Musique en Vue. Mais la dernière fois que l'auteur de ces lignes l'avait vu sur scène, c'était en 2005. On avait adoré au point où, à la fin de l'année, sa performance s'était retrouvée en tête de notre top 10 des meilleurs shows.

Mais depuis, la carrière de Jonas a connu des hauts et des bas. Son dernier album, Suite Life, ne s'est pas vendu aussi bien que son premier, un éponyme, le documentaire le mettant en vedette n'a jamais même franchi les portes des salles de cinéma et la carrière internationale dont il rêve tant tarde à décoller. Et on se demandait si, finalement, tout ça n'affectait pas son moral.

Mais manifestement, on s'inquiétait pour rien. Car Jonas a encore mis le feu au centre-ville de Cowansville, hier soir.

Oui, c'était bon. Oui, ça brassait. Un show rock comme on les aime, comme on les adore, même.

Et depuis la dernière fois qu'on l'avait vu, Jonas a pris, disons, un brin de maturité. Sur scène, du moins. Certes, il exploite encore à fond les clichés du rock (le beau gosse en jeans serrées et en tee-shirt moulant qui distribue généreusement les regards cochons aux filles), mais il laisse davantage de place au contenu. Sa voix (toujours aussi puissante) est plus travaillée, ce qui lui permet maintenant de faire dans la nuance dans ses interprétations. C'était particulièrement évident pendant Je l'aime à mourir, de Cabrel, et Bows & Arrows, deux slows qui lui vont bien.

Mais attention, n'allez surtout pas croire que le Montréalais ne se défonce plus sur scène. Oh que non! Il se lance encore d'un bord pis de l'autre et il sait y mettre toute la gomme quand c'est le temps. En fait, le show n'était vieux que d'une quinzaine de minutes qu'il était complétement détrempé. Au grand plaisir des filles, bien sûr.