La marge de manoeuvre du Québec à l'international est, dans certains cas, plus grande que celle de la France au sein de l'Union européenne, selon le premier ministre Jean Charest.

Comme province, le Québec a donc pu, sans demander de permission à Ottawa, négocier une entente sur la mobilité de la main-d'oeuvre avec la France, alors que cette dernière a dû s'entendre au préalable avec la Commission européenne «sur ses pouvoirs à elle», a-t-il fait valoir.

Le premier ministre a fait cette mise au point vendredi, lors d'un point de presse, en marge d'un caucus des députés libéraux réunis à Sherbrooke pour participer durant tout le week-end au congrès annuel des jeunes du parti.

Son commentaire faisait suite à la déclaration faite cette semaine par le ministre fédéral des Transports, Lawrence Cannon, qui vantait la propension de son gouvernement à laisser les provinces, nommément le Québec, exercer leur pleine autonomie sur la scène internationale.

M. Charest a rappelé qu'en vertu de la doctrine Gérin-Lajoie, le gouvernement du Québec estime, depuis des décennies, que ce qui est de sa compétence chez lui est de sa compétence partout dans le monde.

C'est d'ailleurs le cas pour la mobilité de la main-d'oeuvre, d'où l'absence d'autorisation à obtenir du gouvernement fédéral, aux yeux de Québec.

«Sur cette entente en particulier, le gouvernement du Québec a tous les pouvoirs», a-t-il dit, affirmant qu'«Ottawa n'a pas de permission à nous donner là-dessus».

Il est important pour le Québec non seulement de détenir un pouvoir en ce domaine, mais surtout de l'exercer, a-t-il dit, même dans les champs de compétence partagée, citant en exemple son projet d'amener le Canada à signer avec l'Union européenne une entente de libre-échange transatlantique.

«C'est le Québec qui a été au premier plan de cette bataille», a-t-il ajouté, espérant signer l'entente en octobre.

Par ailleurs, il a dit qu'il n'avait pas l'intention de revendiquer d'Ottawa plus de pouvoirs pour le Québec dans ses relations avec les pays étrangers.