Maintenant que le gouvernement fédéral s'est excusé solennellement pour les agressions commises dans des pensionnats autochtones, la présidente de l'Association des femmes autochtones du Canada (AFAC), Beverley Jacobs, entend découvrir si ces excuses étaient vraiment sincères.

Mme Jacobs et le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, Floyd Roland, seront les hôtes du 2e Sommet national des femmes autochtones, une rencontre de trois jours qui se tiendra à Yellowknife à partir de mardi.

Quelque 150 déléguées y discuteront d'un plan d'action pour mettre en oeuvre plus de 140 recommandations, traitant de divers sujets, dont la pauvreté, la violence et la justice, formulées lors du premier sommet à Corner Brook, à Terre-Neuve-et-Labrador, l'année dernière.

Beaucoup de discussions ont eu lieu afin d'améliorer la vie des autochtones, croit Mme Jacobs, mais il est temps de voir si le premier ministre Stephen Harper est vraiment sérieux.

«Je ne veux pas entendre parler d'une autre femme portée disparue, je ne veux pas entendre parler d'une autre femme assassinée. Je ne veux pas entendre parler d'une femme qui n'a pas de maison où habiter, a dit la citoyenne mohawk, membre des Six Nations du territoire de la rivière Grand, dans le sud de l'Ontario.

Voilà les changements que je veux voir.»

Plusieurs groupes de femmes autochtones étaient optimistes lors des pourparlers sur l'accord de Kelowna de 2005, lequel proposait davantage d'argent pour des programmes visant à améliorer la qualité de vie des autochtones.

Mais le porte-parole du premier ministre Stephen Harper, Kory Teneycke, a indiqué ne pas s'attendre à ce que le gouvernement fasse avancer ce dossier.

Le Sommet national des femmes autochtones est un moyen pour attirer l'attention du gouvernement fédéral sur les problèmes des autochtones, mais la présidente de l'AFAC craint que tout cela ne tombe dans l'oreille d'un sourd.

Plus tôt ce mois-ci, lors d'une rencontre à Québec entre les premiers ministres des provinces et des territoires et les dirigeants autochtones, le premier ministre du Québec, Jean Charest, avait invité Stephen Harper à discuter de l'avenir des enfants autochtones.

Jean Charest avait alors dit que ses homologues et lui espéraient construire à partir de l'impulsion du moment créée par les excuses officielles du gouvernement fédéral.