Des spécialistes se disent encouragés par un nouveau rapport de Statistique Canada qui démontre une hausse du pourcentage de personnes atteintes d'une déficience qui trouvent un emploi. Les experts se disent toutefois méfiants que ces individus continuent de faire face à des défis pour intégrer pleinement le marché du travail.

Les dernières données publiées jeudi par l'«Enquête sur la participation et les limitations d'activités» (ESPLA) indiquent qu'entre 2001 et 2006 la hausse du taux d'emploi a été la plus élevée parmi les personnes atteintes d'une déficience, augmentant de 49,3 pour cent à 53,5 pour cent.

Le taux d'emploi des personnes sans handicap a quant à lui augmenté de 73,8 pour cent à 75,1 pour cent au cours de cette même période.

C'est donc 339 590 personnes atteintes d'une déficience de plus qui travaillaient en 2006, contre 874 960 personnes sans handicap.

Cette augmentation est probablement liée à l'état de l'économie canadienne au cours de ces cinq années - qui était la plus forte parmi les pays du G7 -, selon l'analyste Andrew MacKenzie, de Statistique Canada.

M. MacKenzie a indiqué que les emplois obtenus par les personnes atteintes d'une déficience n'étaient généralement pas physique, comme du travail administratif, de bureau ou dans la vente au détail. Lorsqu'il s'agissait d'emplois plus physiques dans des secteurs comme l'agriculture, l'exploitation minière ou la foresterie, les individus faisaient un travail qui demandait un niveau de force ou de mobilité physique plus faible.

Une grande part des personnes atteintes d'une déficience travaillaient à temps partiel par rapport aux personnes sans handicap, mais M. MacKenzie a précisé qu'il n'avait pas les chiffres exacts sous la main.

Rosemary Lysaght, qui a récemment co-écrit une étude sur le sujet, a indiqué que les hausses du taux d'emploi se voient souvent dans des secteurs où la main-d'oeuvre n'est pas qualifiée, comme dans le service.

Mme Lysaght a précisé que ces emplois sont généralement peu rémunérés et offrent des postes à temps partiel sans avantages sociaux.

Si l'augmentation rapportée par la ESPLA se trouve effectivement dans ces secteurs, il ne s'agit pas nécessairement d'une réelle amélioration de la situation économique de ces individus, a-t-elle conclut.