«C'est une bombe atomique qui est tombée sur la famille de Mélissa», a déclaré hier à La Presse Pierre-Hugues Boisvenu, président-fondateur de l'Association des familles de personnes assassinées ou disparues (AFPAD).

«Cette bombe va creuser un cratère immense dans la famille. C'est quelque chose d'assez inattendu qui chavire une vie. Il n'y a pas pire drame que ça», a dit M. Boisvenu, joint par téléphone.

Il a raconté avoir appris avec sa femme la découverte du corps sans vie de Mélissa Beaudin. «C'est comme si on revivait le meurtre de Julie», sa fille agressée sexuellement puis assassinée à Sherbrooke en juin 2002.

Deux ans plus tard, M. Boisvenu fondait l'AFPAD pour venir en aide aux familles victimes de tels drames.

«Je me suis tout de suite imaginé ce que la famille allait vivre», a-t-il dit, indiquant que l'AFPAD était prête à offrir son aide pour quoi que ce soit.

Selon lui, les parents de Mélissa Beaudin vont avoir besoin d'un soutien familial et médical constant et sans faille pour affronter les semaines à venir.

«On perd l'appétit, on n'a plus le goût de se faire à manger et à un moment donné ça gruge notre énergie physique et morale. C'est comme ça qu'on tombe. Et, puis, si on doit prendre des somnifères pour dormir, ce n'est pas un tort.»

M. Boisvenu a aussi souligné combien il était important de mettre des mots sur le drame vécu. «Plus vite les parents de Mélissa Beaudin vont parler de leurs blessures, plus vite ils vont sortir de leur solitude. Le pire ennemi pour une victime de criminel, c'est de garder le silence.»