Dans sa mission de dénoncer des tracts qui "incitent à la haine" auprès de la Commission ontarienne des droits humains de l'Ontario, le porte-parole de la Ligue québécoise contre la francophobie canadienne, Gilles Rhéaume, a lui-même subi une gifle linguistique de la part de l'organisme gouvernemental.

Dans sa mission de dénoncer des tracts qui "incitent à la haine" auprès de la Commission ontarienne des droits humains de l'Ontario, le porte-parole de la Ligue québécoise contre la francophobie canadienne, Gilles Rhéaume, a lui-même subi une gifle linguistique de la part de l'organisme gouvernemental.

"Le 29 juin dernier, j'ai déposé une plainte auprès de la Commission des droits humains de l'Ontario concernant un feuillet en carton de quatre couleurs, distribué par Postes Canada dans toutes les boîtes aux lettres (des villages) de Russell et d'Embrun. J'ai reçu une réponse automatique - en anglais seulement - me disant que le préposé était en vacances pour quelques jours encore. Deux jours plus tard j'ai reçu un long message unilingue anglais qui m'était adressé : 'Dear Mr Rheaume'. Or je ne lis pas l'anglais !" s'insurge le militant indépendantiste.

M. Rhéaume dit avoir déposé sa plainte avant le 30 juin pour justement éviter qu'on s'adresse à lui en anglais. Selon le site Internet de la Commission, il s'agit de la date butoir afin d'obtenir des services dans la langue de son choix avant la période estivale.

Estimant que cette lettre dans la langue de Shakespeare constitue un camouflet de trop, l'ancien président de la Société Saint-Jean-Baptiste a donc déposé une plainte au Commissariat aux services en français lundi.

"Je me plains du fait qu'il devrait y avoir des réponses en français à toute communication faite en français. La langue de la plainte ou de la correspondance doit être celle du gouvernement quand il répond."

"Nous avons a reçu votre courriel, concernant le déni de services en français de la part de la Commission ontarienne des droits de la personne. Nous prenons note de vos préoccupations et nous ferons une recherche à ce sujet dans les plus brefs délais", a écrit Jocelyne Samson, analyste principale des enquêtes, dans un courriel adressé à M. Rhéaume lundi après-midi.

Amende contestée

Par ailleurs, le canton de Russell a réagi au geste contestataire d'un ancien conseiller municipal en ce qui a trait au nouveau règlement sur l'affichage bilingue commercial. Le 2 juillet, Jean-Serge Brisson a reçu une amende de 130 dollars... non pas pour son affiche strictement francophone, mais plutôt parce qu'il l'a érigée sans permis.

L'ancien chef du Parti libertarien du Canada, qui prône les libertés individuelles et une intervention minimale des gouvernements auprès des Canadiens, signale que c'est bien cette amende qu'il conteste, et non la nature linguistique du règlement, contrairement à ce que certains médias ont avancé dernièrement.

"Ça n'a rien à faire avec le bilinguisme", confie-t-il.

Toutefois, M. Brisson concède qu'il aimerait bien contester lui aussi la légalité du règlement sur l'affichage bilingue en temps et lieu. Pour l'heure, il se limite à une visite prochaine en cour pour conteste l'amende de 130 $.

Au canton, on soutient qu'aucune nouvelle infraction ne sera signalée à M. Brisson avant que cette situation soit réglée. Ainsi, son affiche commerciale "illégale" pourra rester en place.

jfdugas@ledroit.com