Le jeudi 3 juillet 2008, la ville de Québec célèbre son 400e anniversaire de création. Il va sans dire que le Saguenay-Lac-Saint-Jean n'a pas la même histoire, lui qui vient de célébrer son 170e anniversaire de naissance. Malgré cette différence,cela n'a pas empêché les deux régions de tisser des liens serrés au fil des décennies. Il suffit de penser aux soeurs Augustines, qui sont venues implanter le système de santé, aux soeurs Ursulines et du Bon-Pasteur, qui ont vu à l'éducation des premiers colons et à William Price qui a permis à la région de se développer au plan industriel.

Avant même que la région ne s'ouvre vraiment à la vie religieuse, William Price avait déjà habitué la population du Saguenay-Lac-Saint-Jean à la vie industrielle et forestière dès 1842.

La région a connu de nombreux bouleversements depuis les 170 dernières années. Mais le Saguenay-Lac-Saint-Jean a profité beaucoup de la proximité de la ville de Québec pour se développer. Les soeurs du Bon Pasteur, les Augustines et les Ursulines,notamment,ontlargement contribué au développent régional, mais il serait difficile de passer sous silence l'apport de William Price.

Le fondateur de la compagnie forestière s'est installé dans la région un peu avant le milieu du 19e siècle, après s'être porté acquéreur des scieries de la Société des 21.

Natif de l'Angleterre, William Price s'était d'abord installé à Québec avant de faire sa place dans la région.

"William Price s'est occupé uniquement de ses scieries jusqu'au début du 20e siècle. Il avait tout ce qu'il lui fallait , ici. Delamatière première en grande quantité, de la main-d'oeuvre et des copeaux pour faire fonctionner ses scieries ", explique Dany Côté, historien qui a notamment travaillé sur la famille Price.

William Price est décédé en 1867, à la suite de l'attaque des chiens de son voisin. Il est mort de ses blessures.

Trois de ses fils ont alors pris la relève et ont vu à faire prospérer la compagnie de pulpe.

" C'est surtout William Price III (sir) qui a fait passer la compagnie à une autre vitesse. Il a amené la première machine à papier à l'usine de Jonquière en 1907. Voyant le succès qu'il pouvait à fabriquer du papier pour les journaux aux États-Unis notamment, il a créé l'usine Kénogami.

"Celle-ci est devenue la plus grosse usine au monde avec sept machines à papier et 1800 employés. Les choses ont fonctionné à un tel régime de 1925 à 1970, environ. Aujourd'hui, il n'y a plus que deux machines à Kénogami et environ 450 employés. Mais ils produisent autant qu'autrefois", raconte M. Côté, qui a déjà écrit une dizaine de livres d'histoire sur la région.

Économie régionale

Dany Côté estime que l'arrivée de William Price a permis à la région de développer son économie et a donné l'occasion aux citoyens d'y demeurer et d'y prospérer.

"Avant l'arrivée de M. Price, l'économie était centrée sur l'agriculture. Mais cette agriculture de subsistance n'offrait pas de revenus réguliers, d'autant plus que la région n'avait pas le climat propice à la culture de céréales.

"L'expansion qu'a connue la compagnie a permis de développer l'économie régionale et de la consolider. Je ne suis pas certain que la région se serait développée de la même manière uniquement avec l'agriculture de l'époque", ajoute Dany Côté.

Il poursuit sa pensée en précisant que l'entreprise forestière a été l'une des premières compagnies à développer ses propres villes. Il suffit de penser à Kénogami et à Riverbend (Alma). Alcan a fait la même chose à Arvida.

"Lacompagnie possédait beaucoup de choses. Les maisons, les égouts, l'électricité, le téléphone, l'hôpital et s'occupait des sports et des loisirs. C'était comme ça", de conclure Dany Côté, qui est maintenant adjoint à la maison d'édition JCL.