Même si toutes les villes ont une salle de conférence pour rencontrer des partenaires ou des collègues, certains maires vont souvent au restaurant dans le cadre de leurs fonctions : le maire McMurchie, son collègue de Dorval, Edgar Rouleau (avec des factures de plus de 200$), Bob Benedetti, de Beaconsfield, et surtout le maire de Kirkland, John W. Meaney.

Contrairement à Dollard-des-Ormeaux où il y a un maximum de 35$ remboursé pour chaque souper, il n'y a pas de plafond à Kirkland. Du coup, les factures montent très vite. Les repas remboursés au maire Meaney totalisaient 5546,79$ en 2006. La facture a presque triplé en 2007, soit 14 398,12$.

M. Meaney se fait rembourser ses repas sans spécifier combien de personnes ont mangé avec lui, précisant seulement qu'il s'agit d'un «business lunch». «Ça fait des années et des années que je fais comme ça, j'ai jamais mis les noms», dit M. Meaney. Des citoyens ont constaté que ce sont des conseillers qui mangent avec lui et que le maire paie leur facture car les conseillers n'ont pas droit à des comptes de dépenses, sauf lors de congrès. «Cela m'arrive de manger avec des conseillers, dit le maire. Mais je mange aussi avec des contracteurs, avec des résidants, n'importe qui, d'autres élus.»

En 2007, M. Meaney s'est rendu aussi très souvent dans des bars ou des brasseries pour rencontrer des maires de banlieue. Pourquoi ne pas faire les réunions à l'hôtel de ville? «Parce que je n'ai pas le temps», répond M. Meaney.

Enfin, le 16 décembre 2007, le maire a invité 51 personnes à manger et à boire au restaurant Mezzogiorno. Il s'agissait de membres des comités Environnement, Urbanisme et Transport de Kirkland, de conseillers municipaux, d'employés de la ville, de cadres et de conjoints et conjointes. Total de la note : 4565,92$, moitié nourriture, moitié consommations (bar ouvert). M. Meaney a laissé 690$ de pourboire, soit 18% de la note après taxes. «C'est correct, pas de problème pantoute», commente le maire Meaney.

D'un point de vue général, le maire Meaney ne trouve pas qu'il y a de l'exagération dans les dépenses des élus, et notamment les siennes. La Presse lui a demandé s'il avait fait la somme de ces dépenses pour regarder ce que cela représente. «Je ne sais pas, a dit le maire. J'ai pas d'idée pantoute. Moi, je travaille à temps plein.»

Avec la collaboration de William Leclerc, recherchiste.