Québec a finalement entendu les appels à l'aide des banques alimentaires. Le gouvernement provincial offre une aide exceptionnelle de 400 000$ afin que les généreux organismes puissent obtenir la viande que leur offrent les producteurs de porcs canadiens.

Les agriculteurs bénéficient d'un programme pour réduire la taille de leurs cheptels. Plutôt que de détruire la viande disponible, les producteurs ont conjointement convenu de l'offrir aux banques alimentaires de leurs provinces respectives. L'offre était d'autant plus alléchante que les banques alimentaires, qui distribuent de la nourriture à ceux qui en ont besoin, ne sont pas dans une période faste. La montée du prix de l'essence augmente leurs coûts de fonctionnement et limite la générosité des donateurs habituels.

Le problème : les producteurs offraient les bêtes et une partie de la transformation. Dans d'autres provinces, en Ontario et au Manitoba notamment, les gouvernements provinciaux ont accepté de payer pour transformer le reste des truies en côtelettes et porc haché. Ici, l'Association québécoise des banques alimentaires et des moissons fait pression sur Québec depuis des semaines. La décision est finalement tombée hier. Il restait 300 000 kg de viande disponibles et leur transformation sera payée par un programme du ministère de la Santé.

«Cette viande permettra d'offrir des repas à des milliers de personnes bénéficiant des services des 18 banques alimentaires régionales et des quelque 1000 organismes d'aide alimentaire du Québec», a indiqué Richard Décarie, directeur général de l'Association des banques alimentaires.

L'annonce de Québec est d'autant plus appréciée que les dons de viande sont très rares. «Pour nous, c'est une occasion énorme parce que ce sont des protéines», explique M. Décarie.

À Moisson Montréal, on était aussi très heureux hier de recevoir la viande qui va être livrée congelée, en portions. Un don rare qui fait une énorme différence, indique la directrice générale de l'organisme montréalais. Johanne Théroux avoue que l'été est particulièrement difficile. Les distributeurs de fruits, par exemple, font une gestion plus serrée de leurs inventaires, aussi en lien avec l'augmentation du prix du carburant. Et une gestion plus efficace est synonyme de moins de perte. «Nous attendons les producteurs maraîchers du Québec qui sont toujours très généreux», dit-elle.