Une hausse de 9,6% du tarif se traduira par une ponction additionnelle de 1,25 $ dans la poche du client, pour chaque tranche de cinq kilomètres parcourue.

Dans sa décision annoncée mardi, la Commission des transports du Québec se range donc derrière les arguments invoqués par l'industrie du taxi pour justifier une hausse importante des tarifs à ce moment-ci.

En juillet, lors des audiences sur la question, l'association Travailleurs autonomes du Québec (TAQ), qui représente 4000 propriétaires de taxi, locateurs et chauffeurs, avait plaidé pour que la hausse atteigne 10,2%.

Elle sera finalement passée tout près du but, ayant obtenu des hausses moyennes de 9,6%.

La hausse vertigineuse du coût de l'essence, associée à l'augmentation des coûts fixes et d'entretien, de même que des salaires, ont convaincu la Commission des transports de donner raison aux chauffeurs de taxi.

Rien que pour l'essence, on évalue que l'industrie du taxi a dû assumer une hausse de 26,8% du coût du carburant, entre novembre 2005 et aujourd'hui.

Il reste maintenant à savoir comment les consommateurs réagiront à cette nouvelle hausse de tarifs.

«Les gens de l'industrie sont conscients que chaque fois qu'il y a une hausse de tarifs, il y une incidence sur l'achalandage dans les premiers jours ou les premières semaines qui suivent la hausse, mais par la suite cela se stabilise», a soutenu un porte-parole de la Commission des transports, Richard Angers, lors d'un entretien téléphonique.

En vacances, la ministre des Transports, Julie Boulet, s'est refusée à tout commentaire.

Le tarif de base, au moment où le client monte dans la voiture, passera donc samedi de 3,00 $ à 3,30 $. L'industrie n'en réclamait même pas autant, en ne demandant que 3,15 $.

Par la suite, il en coûtera 1,60 $ pour chaque kilomètre parcouru, au lieu de 1,45 $ actuellement. L'industrie aurait cependant aimé obtenir 1,65 $.

Le coût de la minute d'attente passe de 0,55 $ à 0,60 $, conformément au souhait de l'industrie.

En rendant publique sa décision, la Commission - un organisme indépendant du gouvernement - a dit s'être assurée de fixer des prix «justes et raisonnables, autant pour les usagers que pour les propriétaires de taxi».

La dernière révision générale des tarifs de taxi remonte à l'automne 2005.

Le mécanisme en place prévoit que la Commission se penche sur la pertinence de hausser le prix d'une course en taxi, uniquement lorsque l'industrie en formule la demande.

Au total, le Québec compte 8303 voitures de taxi.