Malgré les révélations que le citoyen canadien Omar Khadr emprisonné à Guantanamo par les Américains a été victime de tortures, selon des documents officiels publiés mercredi, le premier ministre Stephen Harper n'a nullement l'intention de demander le rapatriement du présumé terroriste.

Au cours d'une conférence de presse en marge de sa visite de travail avec le premier ministre japonais, Yusuo Fukuda, M. Harper a en effet réaffirmé toute sa confiance envers le processus judiciaire entamé aux États-Unis pour régler le cas Khadr.

«La situation reste la même, a dit M. Harper. M. Khadr est accusé de choses sérieuses. Il y a un processus légal aux États-Unis. M. Khadr peut présenter sa défense lors de son procès. Nous n'avons pas de solution de rechange pour arriver à la vérité concernant ces accusations. Nous pensons que ce processus doit continuer. Alors nous sommes en train de regarder tout cela avec beaucoup d'attention tout en continuer de nous assurer que M. Khadr est bien traité.»

Omar Khadr, un enfant soldat de 15 ans au moment des faits qui lui sont reprochés, est accusé d'avoir tué à la grenade un soldat américain en Afghanistan en 2002 et d'en avoir blessé un autre.

Il est le seul citoyen d'un pays occidental encore détenu à Guantanamo. Les documents officiels publiés mercredi démontrent qu'Omar Khadr a été privé de sommeil avant un interrogatoire en 2004. Ces documents, qui appartiennent à la Division des renseignements étrangers du ministère canadien des Affaires étrangères, affirment également que le jeune détenu était transféré de cellule en cellule toutes les trois heures durant la nuit. Il était ainsi privé d'un sommeil continu et changeait perpétuellement de codétenus.

C'est un juge canadien qui a ordonné la publication des documents incriminants le mois dernier en reprochant aux Américains de violer, dans le cas de M. Khadr, les droits de la personne.