Le cycliste de 45 ans qui a péri en même temps que le Québécois Daniel Hurtubise lorsqu'ils ont été frappés par une voiture, au Manitoba, était originaire de Montréal.

Robert Carrier, un ingénieur à la retraite, était déménagé avec sa famille à Kelowna, en Colombie-Britannique, en 2005.

Il était parti de Vancouver, en compagnie de M. Hurtubise et ses deux enfants Alexandre, 19 ans, et Sonia, 16 ans, et se dirigeait vers Saint-Jean, Terre-Neuve-et-Labrador, dans le cadre du projet «Le Tour d'une vie». Les cyclistes espéraient ainsi amasser 500 000 $ au profit de la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile. Ils avaient récolté 15 800 $ depuis leur départ. M. Carrier avait fait un don de 10 000 $.

L'ancien ingénieur rêvait depuis l'âge de 16 ans de vivre une telle aventure. Lorsqu'il a demandé à son épouse, Mireille Giguère, s'il pouvait participer à la randonnée, celle-ci a hésité, sachant qu'elle devrait ainsi s'occuper seule de leurs cinq enfants pendant deux mois. Elle a finalement accepté de le laisser partir, sans savoir qu'elle le voyait pour la dernière fois.

M. Carrier avait entendu parler de la course par un ami québécois. Il a communiqué avec l'organisateur, Daniel Hurtubise. Selon Mme Giguère, les deux hommes ont rapidement développé une complicité. «Daniel et Robert se sont bien entendus. Ils étaient semblables, un duo de blagueurs», a-t-elle raconté.

Alors qu'ils se trouvaient au Manitoba, à 300 kilomètres à l'ouest de Winnipeg, les quatre cyclistes ont été frappés par une Honda Civic conduite par un homme de 27 ans. Les deux jeunes ont été blessés et les deux hommes sont morts.

Selon les policiers, l'alcool ne serait pas en cause.

«Nous attendons avant de décider si nous allons ou non porter des accusations», a dit lundi une porte-parole de la GRC, Line Karpish.

L'autoroute n'avait pas d'accotement pavé, ce qui a probablement forcé les cyclistes à rouler sur la chaussée.

Un autre cycliste québécois devait participer à la randonnée, mais s'était retiré du projet la semaine dernière.

Robert Carrier, qui a pris sa retraite à 38 ans après la vente de son entreprise de haute technologie, laisse dans le deuil son épouse, leurs deux filles et trois fils âgés de 3 à 16 ans, ainsi qu'un fils de 22 ans issu d'un premier mariage.