Rue Notre-Dame, Gérald Laroche est prêt. Il reste peut-être quatre heures, 30 minutes et quelques poussières avant le lancement de la première bombe, mais le constructeur ébéniste de Saint-Eustache est déjà confortablement assis dans sa chaise pliante sur le trottoir.

Aux côtés de sa femme Claudette et de centaines d'enthousiastes déjà massés le long du fleuve, il attend impatiemment le début de la prestation du Portugal. En observant les badauds passer, il résume bien ce qu'est devenu, au fil des ans, l'International des feux d'artifice de La Ronde.

«C'est gratuit, c'est à nous, c'est de toute beauté.»

Même si le festival existe depuis 1985, les Montréalais ne semblent pas s'en lasser. Depuis le début des années 90, entre 300 000 et 350 000 personnes se rassemblent en moyenne à chaque représentation aux abords du fleuve Saint-Laurent. Avec 3,5 millions de spectateurs l'an dernier, la prestation pyrotechnique est devenue le spectacle le plus populaire de la métropole.

«Montréal est à la pyrotechnie ce que Cannes est aux cinéastes et ce que les Jeux olympiques sont aux athlètes», affirme le chef des relations publiques à La Ronde, Martin Roy. À son avis, seuls les feux de Shanghai, de Macao et de Cannes peuvent s'y comparer pour l'envergure et la qualité.

Sur la Rive-Sud, les spectateurs se déplacent également par milliers. Dans un camping de roulottes situé au bord de l'eau à Longueuil, des visiteurs de Trois-Rivières s'étonnaient de la vague continue de spectateurs qui passaient par là.

«Avoir su qu'il y avait autant de monde, on aurait loué des chaises! Y a une business à faire avec ça», lance Claude Jacob à la blague.

Un «petit party»

À un jet de pierre, une famille de Saint-Lin attendait avec fébrilité le début de la première explosion. «Vous êtes en présence de fans», déclare Pascal Lamontagne, un facteur de 33 ans. Pour lui, les feux d'artifice sont avant tout une affaire de famille.

«C'est plus comme un petit party», dit celui qui est venu avec ses parents, sa copine et son fils. «On arrive à 18h pour se dénicher une belle place sur le bord du fleuve et on fait un barbecue.» «Ça rapproche la famille», précise sa mère, Lisette.

Selon Vitor Machado, l'artificier portugais qui a créé le feu du 12 juillet dernier, le public montréalais est connaisseur et très exigeant. À son avis, l'International des feux Loto-Québec est la compétition la plus prestigieuse au monde.

«Les compagnies qui veulent intégrer le marché international doivent absolument passer par Montréal. Ça donne la crédibilité pour gagner les gros contrats dans nos pays d'origine par la suite. Pour moi, Montréal, c'est la meilleure chose dans mon C.V.!»

Les prochains feux

Aujourd'hui: l'Australie

23 juillet: le Canada

26 juillet: l'Autriche

30 juillet: les États-Unis

2 août: la Chine

6 août: La Ronde