L'ombudsman de l'Ontario, André Marin, a annoncé mercredi qu'il fera enquête afin de vérifier si les libéraux au pouvoir font ce qu'il faut pour protéger les 75 000 personnes âgées hébergées dans les centres de soins de longue durée de la province, ou s'ils imposent à ces établissements un corset de règles rigides ou futiles.

À la suite d'une enquête menée par La Presse Canadienne, qui concluait que les trois quarts des centres d'hébergement et de soins de longue durée échouaient constamment à se conformer aux 400 critères de soins depuis 2004, M. Marin a déclaré que la confiance du public était ébranlée et que les personnes

âgées vivant en Ontario méritent mieux.

Une analyse de rapports d'inspection d'avril 2007 à mars 2008 par La Presse Canadienne a révélé que dans certains foyers de soins, il arrivait fréquemment que les résidants ne reçoivent pas les deux bains hebdomadaires prévus, et que d'autres résidants étaient laissés dans des couches souillées.

«Je constate une insatisfaction générale quant à la façon dont ce secteur fonctionne», a commenté M. Marin en conférence de presse.

Depuis plus d'un mois, le bureau de M. Marin jette les bases d'une enquête formelle, après avoir reçu une centaine de plaintes, cette année, au sujet de foyers d'hébergement à long terme. Des dizaines d'autres plaintes sont entrées depuis qu'il a entrepris son enquête «préliminaire».

À la différence de ses homologues du Québec et de plusieurs autres provinces, M. Marin n'a pas le pouvoir d'enquêter directement sur les établissements publics ontariens de soins à long terme. Mais il croit pouvoir toucher «à la pointe de l'iceberg» en examinant de quelle façon la province surveille ces établissements.

Les centres de soins de longue durée ontariens doivent respecter 400 règles en tout genre, allant de la température à laquelle la nourriture doit être servie, jusqu'à l'obligation d'assurer la propreté et la sécurité de l'environnement des résidants. Ces centres soutiennent que plusieurs des normes gouvernementales ne sont pas réalistes, et qu'elles accordent souvent plus d'importance à la façon dont les formulaires sont remplis plutôt qu'à la qualité réelle des soins donnés aux résidants.

M. Marin a dit s'attendre à conclure son enquête et à remettre ses recommandations d'ici le mois de janvier.

Le premier ministre, Dalton McGuinty, a dit accueillir favorablement l'enquête de M. Marin. Bien que les libéraux aient embauché des milliers d'infirmières et qu'ils consacrent 1 milliard $ de plus aux soins de longue durée, le premier ministre a indiqué que la situation «s'améliore un peu moins vite que nous l'espérions».