Il n'y a pas que l'UQAM qui fait face à des contraintes budgétaires. L'Université de Montréal (UdeM) envisage de fermer ses studios de télévision et de radio, quitte à louer des locaux à l'UQAM pour maintenir ses cours de journalisme. Le remplacement des équipements désuets coûterait 500 000$.
Une intention qui fait grincer des dents la communauté universitaire, d'autant plus que la salle de spectacle de l'UdeM vient de cesser ses activités, par manque de financement.
Le Laboratoire d'apprentissage des médias devrait fermer le 30 avril 2009, selon ce qu'indiquent des documents que La Presse a obtenus.
Dans un courriel interne, la vice-rectrice adjointe chargée des systèmes et technologies de l'information, Ghilaine Roquet, explique devoir fermer les studios et les salles de montage dans un an «à cause de leur désuétude» et parce que l'UdeM ne sera plus en mesure «de garantir le fonctionnement des appareils si les cours y étaient programmés».
Le remplacement des caméras, tables de montage et autres consoles coûterait 500 000$, soit la moitié du budget d'entretien et de renouvellement audiovisuel de l'Université.
Cette fermeture inquiète professeurs, chargés de cours et étudiants, qui voient mal comment ils pourront suivre les cours du baccalauréat en communication et du certificat en journalisme qui s'y donnent actuellement.
Les solutions étudiées par l'UdeM sont l'acquisition de matériel ayant appartenu à TVÀ ou Radio-Canada, ou la location de locaux à l'équipement adéquat, tels ceux de l'UQAM.
Un chargé de cours en journalisme a déclaré, sous le couvert de l'anonymat, avoir indiqué au rectorat de l'UdeM que cette solution est «totalement farfelue». «On ne va pas demander à nos étudiants de traverser Montréal en taxi pour se rendre à l'UQAM.»
«Une décision pareille, a-t-il ajouté, à un moment où il n'y a plus d'étudiants ni de profs, et alors que le directeur du certificat en journalisme est malade, ça sent quand même la stratégie!»
D'une fermeture à l'autre
Cette affaire survient alors que la salle de spectacle de l'Université vient de fermer ses portes. Le centre d'essai de l'UdeM, qui accueillait les troupes étudiantes de danse et de théâtre ainsi que les spectacles musicaux et les soirées cinéma, a en effet fermé le 23 juin.
Cette fois encore, l'UdeM a invoqué des contraintes budgétaires. Elle a ainsi réduit de 350 000$ les budgets du Service des activités culturelles et de l'action humanitaire et communautaire.
La direction de l'UdeM espère trouver les sommes manquantes en portant de 50 à 80$ les frais afférents payés annuellement par chaque étudiant. Mais cette hausse ne peut être entérinée sans l'accord des associations étudiantes du campus.
Or, les étudiants résistent. Francis Hogue, le secrétaire général de la Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAECUM), juge que «la marge de manoeuvre actuelle est suffisante pour permettre le bon fonctionnement des activités étudiantes».