Un ancien capitaine de la Garde côtière canadienne soulève de nombreux doutes sur l'opération que la Garde côtière a menée lors du naufrage de l'Acadien II qui a coûté la vie à quatre chasseurs de phoques, à la fin du mois de mars dernier.

Dans une lettre datée du 20 mai transmise au ministre des Transports, Lawrence Cannon, et dont le maire des Iles-de-la-Madeleine, Joel Arsenault, a obtenu copie, le capitaine Harvey E. Adams écrit que l'équipage du navire Sir William Alexander, de la Garde côtière, n'était pas adéquatement formé pour remorquer le navire de pêche dans une mer infestée de glaces.

Le capitaine Adams, de la Nouvelle-Écosse, souligne qu'un mois avant le naufrage de l'Acadien II, il avait demandé à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) d'enquêter sur ce qu'il qualifiait de mauvaises pratiques de gestion de la Garde côtière.

Le capitaine comptant 30 ans d'expérience travaille aujourd'hui dans le secteur privé. Il affirme avoir été congédié de la Garde côtière il y a neuf ans parce qu'il a critiqué la compétence de certains fonctionnaires du ministère des Pêches et des Océans, responsable de la Garde côtière.

Le capitaine Adams soupçonne certains bureaucrates de Pêches et Océans et de la Garde-côtière de négligence et de corruption. À cet égard, sa lettre comprend de nombreux exemples, selon son interprétation.

À son avis, l'amiral Roger Girouard, à qui a été confiée la direction de l'enquête interne à la Garde côtière sur la responsabilité de l'équipage du Sir William Alexander qui remorquait l'Acadien II, n'est pas familier avec les opérations maritimes de la Garde côtière, malgré sa longue expérience maritime.

Le ministre Cannon a transmis la lettre du capitaine Adams à son homologue Loyola Hearn car à son avis, les questions soulevées relèvent du ministère des Pêches et des Océans. Le gouvernement canadien n'émettra aucun commentaire sur cette lettre, l'affaire étant sous enquête.

Quant à l'amiral Girouard, il présentera d'abord ses conclusions aux survivants et aux familles des victimes du naufrage, de même qu'à l'équipage du brise-glace de la Garde côtière canadienne à la mi-août. Son rapport sera ensuite rendu public à la fin du mois.

Le Bureau de la Sécurité des Transports prévoit pour sa part publier son rapport d'enquête en décembre.