La calotte glaciaire fond. Le prix des carburants grimpe. Le smog étreint les villes les plus polluées de la planète.

La calotte glaciaire fond. Le prix des carburants grimpe. Le smog étreint les villes les plus polluées de la planète.

Tout le monde se demande ce qu'il faut faire pour renverser la triste tendance.

Pourquoi ne pas commencer en faisant ses emplettes dans un de sept marchés publics qui existent en Outaouais ? (Sans compter ceux d'Ottawa...)

C'est bon pour l'environnement d'acheter des produits qui viennent de près de chez nous. Cela évite d'avoir à les transporter sur de longues distances... mais avant tout, ils seront plus frais. C'est tout le défi derrière la "diète de 100 milles", un concept qui fait les manchettes depuis un peu plus d'un an, en Amérique du nord, et dont je vous parlais dans une récente chronique (La course aux produits locaux, LeDroit, 23 avril). Se nourrir d'aliments exclusivement produits dans un rayon de 150 km est un défi immense mais pendant la saison estivale, il y a moyen de s'en approcher. Les marchés publics sont une bonne manière de commencer.

"L'idée est simplement de redécouvrir ce qui existait avant, résume le chef-formateur Gaëtan Tessier, qui agit comme porte-parole des sept marchés publics de l'Outaouais. En Italie, tous les petits villages ont leur jour de marché. Dans les plus grandes villes, chaque quartier a son marché.

"Jusqu'à un certain point, c'était le cas ici aussi, auparavant. Nos marchés ont progressivement disparu autour de la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1970, il n'y en avait plus." Sauf pour certains endroits, comme les marchés By et Parkdale, à Ottawa, où il y avait une longue tradition de marché public. Mais là aussi, ils ont bien changé.

Jusqu'à un certain point, ce n'était qu'une question de "poule et d'oeufs", ou le principe de la saucisse Hygrade. Moins d'acheteurs découragent les producteurs qui arrêtent d'y aller. Cela décourage encore plus les acheteurs qui ne trouvent plus les quelques aliments qu'ils désirent. Le désintérêt des uns et des autres nourrit la conviction que le marché est dû pour mourir.

Perte de goût

"C'est l'époque où nous sommes passés vers les supermarchés où tout est prêt, tout est emballé." Il aurait pu préciser du même souffle... "préparé ailleurs, industriellement et en série, pré-emballé et prêt à la consommation".

Mais ce qui s'est gagné en facilité (tout est acheté en un seul endroit gigantesque) s'est perdu en goût.

"Il faut retrouver les vraies saveurs des aliments. Cela aide nos producteurs alimentaires à vivre", clame le chef Tessier qui, touche à tout, enseigne la cuisine au Centre de formation professionnelle Vallée-de-la-Lièvre, dirige une chocolaterie et pilote le mouvement Slow Food en Outaouais.

Les consommateurs sont prêts à cette aventure gustative, croit-il. "Le virage s'est amorcé vers 2000, 2002, je crois. Et depuis trois ou quatre années, il y a une nette effervescence. Je le vois de première main à la chocolaterie (pour ne rien vous cacher, ça s'appelle Chocomotive, avec pignon sur rue à Gatineau et Montebello) où les gens apprécient le contact humain, d'être reconnus, que l'on se souvienne de leurs préférences, etc."

De la même manière que le désintérêt des consommateurs et des producteurs agricoles a sonné la fin des marchés dans les années d'après-guerre, le phénomène inverse, soit l'intérêt des consommateurs et des producteurs, est en train de nourrir la résurrection des petits marchés publics.

Des efforts réciproques

"C'est pas encore la manne, estime le chef Tessier. Cela exige beaucoup d'efforts de la part des producteurs de tenir un marché." En effet, en plus d'assurer la production alimentaire ce qui est en soi un travail de sept jours semaine, le producteur doit délaisser sa ferme pendant une demi-journée ou plus pour aller tenir un étal en ville ou au village. (Et répondre aux éternelles mêmes questions des citadins et de leurs enfants qui croient que le lait sort en sac du pis de la vache.)

Voilà l'effort du producteur. À l'autre bout, il y a l'effort du consommateur qui doit résister à la facilité d'acheter au supermarché et planifier un petit détour vers le marché public, lorsqu'il est ouvert, pour acheter sa salade, son sac d'oignons ou ses radis. Et accepter que ça coûte le même prix, peut-être même un peu plus cher que les mêmes aliments produits industriellement autour de Leamington, dans le sud de l'Ontario, ou plus souvent, aux États-Unis.

Cet encouragement à fréquenter les marchés publics, vous les entendrez tout l'été de la bouche du chef Gaëtan Tessier. Dans les pages du quotidien LeDroit, le chef Tessier vous présentera tous les marchés publics au cours des sept prochaines semaines, avec son petit coup de coeur pour chacun. Cela pourrait être un produit d'intérêt ou un producteur, etc. Le chef proposera du même coup une recette exclusive au Droit, mettant en vedette un produit saisonnier.

Vous l'entendrez aussi à la radio, autant sur Rock Détente, tous les mercredis matins, qu'à Radio-Canada, à l'émission Divines tentations, les samedis matins. Il sera alors en direct d'un des sept marchés.

Manger mieux, manger frais, manger vert, manger local : voilà donc le message que les sept marchés publics de l'Outaouais véhiculeront tout l'été.

pjury@ledroit.com

Les sept marchés publics de l'Outaouais vous attendentMarché public de Maniwaki

Coin Laurier et des Oblats

Tous les jeudis

Marché Old Chelsea

Entre la sortie 12 de l'autoroute 5 et la route 105

Tous les samedis

Marché de la Petite-Nation

477, route 321, Lac Simon

Tous les samedis

Marché Vieux-Hull

Rue Laval, Gatineau

Tous les jeudis

Marché de Wakefield

831, chemin Riverside

Tous les samedis matins

Marché du Pontiac

Shawville Fairgrounds

Tous les samedis matins

Marché Notre-Dame

Rue Notre Dame, Gatineau

Tous les dimanches midis