Les Américains chérissent leur droit constitutionnel à posséder et porter des armes, et ce, même lorsqu'ils se rendent au Canada.

Selon des documents de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), des douaniers mettent régulièrement la main sur des armes cachées destinées aux milieux criminels canadiens, mais la plupart des armes à feu qu'ils découvrent appartiennent à des Américains en règle.

Dans un rapport couvrant la période de 2004-06, le service d'analyse du renseignement de l'agence a écrit que la majorité des armes saisies aux points d'entrée terrestres par l'ASFC appartenaient à des voyageurs américains ayant négligé, intentionnellement ou non, de les déclarer aux douaniers.

Ce rapport ainsi que des synthèses de renseignement remontant à janvier 2007 ont été obtenus par La Presse Canadienne en vertu des dispositions de la Loi sur l'accès à l'information.

L'agence affirme que les postes frontaliers de la Colombie-Britannique représentent le pourcentage le plus élevé de toutes les saisies d'armes, et environ un tiers de toutes les armes de poing. Plusieurs armes sont en transit vers l'Alaska et ne sont pas destinées au marché des armes illégales.

Les Américains voyageant au Canada entre l'Alaska et les 48 Etats situés au sud de la frontiètre, souvent des travailleurs saisonniers, peuvent prendre leurs armes avec eux s'ils les déclarent.

«Je peux vous dire que plusieurs personnes qui vont en Alaska et qui déclarent légalement leurs armes en déclarent jusqu'à 10 ou plus, a affirmé Dan Liebel, prenant la parole au non de l'Union Douanes Accise. Maintenant, combien ne les déclarent pas?»

Les responsables des services frontaliers ont refusé de parler à La Presse Canadienne au sujet de son enquête sur l'étendue du trafic d'armes des Etats-Unis vers le Canada.

L'ASFC affirme dans son rapport avoir saisi 662 armes l'an dernier, parmi lesquelles 75 pour cent d'armes de poing. Entre 2004 et 2007, l'agence avait confisqué 2289 armes.

Les points de passage du Québec, des Maritimes et des Prairies ne sont pas aussi occupés que ceux de la Colombie-Britannique ou encore de Niagara Falls et Fort Erie, en Ontario, bien que tous aient été le site d'importantes saisies d'armes, ces dernières années.