Les réserves de pétrole resteront minces en dépit d'une réduction de la demande mondiale attribuable à la hausse des prix, et le monde vit présentement son troisième choc pétrolier, selon ce qu'a soutenu mardi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Ramenant ses projections à la baisse sur la quantité de pétrole qui sera transigée sur le marché, l'Agence a prédit que les stocks excéderaient la demande de seulement deux millions de barils par jour, ce qui représente un coussin assez mince, selon l'AIE.

Le directeur exécutif de l'Agence, Nobuo Tanaka, s'est dit également surpris que les prix records n'aient pas affecté davantage la demande mondiale.

Le prix du baril a dépassé les 143 $US pour la première fois, lundi. Il a clôturé à près de 141 $ US mardi.

Dans son rapport annuel de mi-mandat, l'Agence a estimé que les besoins mondiaux en pétrole grimperaient de 86,87 millions de barils par jour cette année à 94,14 millions de barils en 2013.

Alors que les pays de l'Occident tenteront de réduire leur dépendance au pétrole, la Chine et d'autres pays émergents devraient accroître leur consommation dans l'avenir.

Aux Etats-Unis, un nouveau record à la pompe a été établi, mardi, avec une moyenne de 4,087 $ le gallon. De récents rapports du département américain de l'Energie et des Transports ont également démontré que les Américains, de loin les plus grands consommateurs de pétrole au monde, utilisent de moins en moins leur véhicule à mesure que les prix augmentent.

M. Tanaka a déclaré que le monde vivait sans nul doute son troisième choc pétrolier, après ceux de 1973 et 1979. Mais cette fois, la crise est bien différente, selon le directeur exécutif de l'Agence, qui a soutenu que les principales économies d'énergie avaient déjà été réalisées et que la majorité des puits de pétrole avaient déjà été exploités.

Pendant ce temps, durant une visite à Berlin, le secrétaire au Trésor américain, Henry Paulson, a déclaré qu'il ne semblait pas y avoir de solution à court terme pour limiter l'explosion des prix du pétrole.

Les craintes de tensions avivées dans le Moyen-Orient ont par ailleurs continué d'influencer les négociants.

ABC News a cité une source du Pentagone soutenant qu'il y avait une probabilité croissante qu'Israël attaque les installations nucléaires de l'Iran avant la fin de l'année. Une telle attaque serait sans doute suivie d'une riposte de l'Iran, qui pourrait potentiellement perturber le marché pétrolier dans le golfe Persique.

Le porte-parole du département d'Etat, Tom Casey, a confié n'avoir absolument aucune information corroborant les propos rapportés par le réseau ABC.