Bien que les employés de l'hôtel Hyatt Regency soient en grève, des députés ont tout de même soupé à l'hôtel, hier soir, à l'occasion d'une cérémonie organisée par le consulat général des États-Unis à Montréal.

Les 280 employés de l'hôtel de la rue Jeanne-Mance ont déclenché la grève hier matin. La veille, ils avaient voté à 93% en faveur d'un tel moyen de pression dans le but d'accélérer les négociations avec l'employeur.

Or, la première journée de grève coïncidait avec une réunion de 600 personnes venues célébrer le jour de l'Indépendance des États-Unis, a appris La Presse.

Le Parti libéral du Québec a confirmé la présence du député de Viau, Emmanuel Dubourg, et du député de Notre-Dame-de-Grâce, Russell Copeman. L'Action démocratique du Québec a indiqué que le député de Blainville, Pierre Gingras, serait du nombre.

Pour sa part, le député péquiste Martin Lemay (Sainte-Marie-Saint-Jacques), informé de la grève par La Presse dans le hall de l'hôtel, a préféré rebrousser chemin. «S'il y avait eu des piquets de grève, je ne les aurais jamais passés. C'est la même chose», a-t-il dit.

Les employés n'ont pas érigé de piquets, mais ils ont affiché leurs couleurs et scandé des slogans à l'extérieur de l'hôtel.

«On respecte le geste de M. Lemay», a dit Kevin Boucher, vice-président du syndicat affilié à la CSN. Ce dernier jure que la réception n'a pas influé sur le choix de déclencher la grève à ce moment.

Les visiteurs ont été servis par des cadres et une dizaine de briseurs de grève, indique M. Boucher.

Clients déplacés, grévistes évacués

Plusieurs dizaines de clients du Hyatt Regency ont dû être logés ailleurs, hier, en raison de la grève. Entre 25 et 30 des 604 chambres de l'hôtel ont été fermées, a confirmé la direction.

Plusieurs dizaines d'artistes du Festival de Jazz ont été déplacés à l'hôtel Vogue, a confirmé Marie-Ève Boisvert, directrice des relations de presse du Festival.

À 13h45, la direction de l'hôtel a appelé la police pour évacuer une centaine d'employés réunis dans la salle de réception. L'opération s'est déroulée dans le calme, selon le syndicat et la direction.

Hier soir, plusieurs employés manifestaient toujours devant l'hôtel. «Jusqu'à maintenant, nous n'avons aucune nouvelle de l'employeur. La grève risque de se prolonger jusqu'à demain (aujourd'hui)», a dit Kevin Boucher. Le syndicat est doté d'un mandat de grève de 96 heures au maximum.

Deux autres hôtels touchés

Par ailleurs, les syndicats du Sheraton Centre et du Delta centre-ville ont voté hier à 91% et 90% en faveur d'un débrayage pouvant durer jusqu'à 72 heures, à déclencher «au moment opportun». Le syndicat de l'hôtel Reine-Élizabeth est doté d'un mandat semblable depuis jeudi.

En tout, 41 syndicats d'hôtel à Montréal, à Québec et en Estrie négocient pour le renouvellement de leur convention collective. Des activités de visibilité ont eu lieu hier au Bonaventure-Hilton et au Sheraton FourPoints.