Conséquence directe de la flambée du prix du pétrole, des centaines de policiers montréalais enquêtent désormais à bord de petites Toyota Yaris et autres quatre cylindres économiques plutôt qu'en grosses voitures dévoreuses d'essence.

Au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), tous les moyens sont bons pour réduire la consommation d'or noir: voitures hybrides et à consommation d'éthanol, patrouilleurs à pied ou à vélo, véhicules électriques à trois roues.

Déjà, le SPVM estime faire des économies de 10% sur le prix de l'essence grâce à l'achat récent de centaines de véhicules banalisés de quatre cylindres au lieu de six.

Mais la police montréalaise ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Elle a acquis cette année 12 véhicules hybrides et 28 voitures à consommation d'éthanol. Vingt-quatre autres voitures de ce genre s'ajouteront au parc de 1155 automobiles d'ici la fin de l'année.

Depuis le 10 juillet, quatre véhicules électriques à trois roues circulent aussi dans l'île de Montréal. Il n'en coûte que 10 cents par jour pour charger la batterie. «On s'en sert dans les espaces urbains, les grands parcs et les stationnements. C'est un moyen propre, économique et ça favorise la communication avec les citoyens», explique Daniel Rousseau, inspecteur responsable de la section stratégie d'action avec la communauté au SPVM.

Les policiers réduisent aussi les émissions de gaz à effet de serre en effectuant davantage de patrouilles à pied. De 2006 à 2007, le nombre d'heures de surveillance à pied est passé de 162 000 à 177 000. Un sommet qui dépasse les attentes du SPVM. «La patrouille à pied est une tendance très actuelle. On veut favoriser le contact avec la communauté et cette philosophie s'intègre parfaitement avec le plan vert de la Ville de Montréal», indique l'inspecteur.

Expérience à Laval

Le Service de police de Laval tente aussi de réduire sa consommation d'essence par tous les moyens. Il a même récemment acquis de nouveaux gyrophares, qui dépensent moins d'énergie! De plus, les policiers diminuent leurs déplacements: «Lorsqu'il y a un appel au poste et qu'il n'y a pas de témoin ou de suspect dans l'affaire, par exemple dans un cas de vol de GPS, les policiers vont désormais avoir tendance à prendre les informations par téléphone», indique Franco Di Genova, de la Sûreté municipale de Laval.

La police lavalloise analyse actuellement les véhicules hybrides disponibles sur le marché. «Ça prend un véhicule assez grand. On doit avoir de la place pour entrer tout le système informatique. Ça prend aussi de l'espace pour ranger dans un endroit sécurisé un fusil de calibre 12», explique l'agent Di Genova. Deux voitures hybrides seront utilisées par le service d'urgence sociale de la police de Laval d'ici deux semaines.

Par ailleurs, l'ampleur du territoire couvert par la Sûreté du Québec l'empêche de recourir à des patrouilleurs à pied. Certaines régions touristiques comme Charlevoix accueillent toutefois des policiers provinciaux à vélo. «Ça nous permet d'être plus proches de l'action lorsqu'il y a beaucoup de touristes», dit le sergent Michel Brunet, de la Sûreté du Québec.

Un seul véhicule hybride est utilisé par la SQ. «Pour répondre aux appels d'urgence, ça nous prend des véhicules performants. Actuellement, la voiture hybride sert pour les projets communautaires ou les enquêtes, mais on pourrait en introduire davantage si on voit qu'elle est efficace», souligne le sergent Brunet.

Comme les solutions de rechange à la consommation d'essence sont nouvelles, les services de police ignorent encore combien ils épargneront grâce à ces mesures.