Les commissions scolaires sont devenues des " punching bag ". Les frappes sont venues d'abord de l'ADQ. Elles ont été reprises par la CAQ. Voilà que le PQ, un allié naturel, a décidé de fesser à son tour. Le message est clair. À moins qu'elles aient choisi de jouer avec les poignées de leur tombe, elles auraient intérêt à faire la gymnastique qui s'impose et à trouver une vraie solution. Sinon, elles disparaîtront. Lentement peut-être, mais sûrement. La CAQ et le PQ sont en guerre contre elles. Ces deux partis politiques ont même jeté le discrédit sur leur administration. À l'évidence, les commissions scolaires sont dans le collimateur. Pour se sortir de ce guêpier, elles ont besoin de rappliquer avec une idée innovatrice.

On va se dire les vraies affaires. Les commissions scolaires représentent une sacrée belle cible. Pour le PQ, c'est un bon calcul électoral d'avoir les commissions scolaires sous sa loupe. La fanfare des casseroles ne viendra pas les défendre. Elles n'ont la sympathie ni de la population, ni des carrés rouges qui ont obtenu le beurre et l'argent du beurre. Personne ne montera aux barricades pour les soutenir même si les élèves du primaire et du secondaire sont au coeur de ce bras de fer. Ne l'oublions pas!

La parole donnée

Il n'empêche que la présidente de la Fédération des commissions scolaires, Josée Bouchard, a raison d'être furieuse. Québec veut forcer ces organisations à rembourser près de 100 millions $ aux contribuables qui ont reçu une hausse salée de taxe. Or, le gouvernement les avait encouragées à augmenter leur facture pour compenser les compressions budgétaires de 200 millions $. Comment peut-il aujourd'hui revenir sur la parole donnée? C'est une décision incohérente.

Le gouvernement n'en est pas à une contradiction près. Lui qui ne cesse de seriner qu'il est le parti des régions, le voilà maintenant prêt à sacrifier cette organisation, qui constitue une très vieille tradition au Québec. Tout cela dans un dessein purement électoraliste.

Les commissions scolaires jouent un rôle important. Leur mandat est d'organiser les écoles, de s'occuper des services éducatifs et du transport, d'entretenir le parc immobilier, d'engager le personnel, de répartir la richesse entre les établissements scolaires, d'assurer les services de garde. Elles constituent l'autorité. Par exemple, elles peuvent décider de fermer des écoles, si elles le jugent nécessaire.

Certes, on peut se débarrasser des commissions scolaires en Angleterre, par exemple, cette structure n'existe pas pour concentrer la plus grande partie des services à Québec et donner aux villes le mandat de s'occuper des bâtisses et du transport scolaire, notamment. Sauf que, ce faisant, on se prive d'une instance régionale, on s'éloigne des centres de décision. Lorsque les services seront en partie transférés à Québec, il ne faudra pas se plaindre que les abolitions de poste affectent l'économie locale et qu'à défaut de s'entendre avec l'école il n'y aura plus aucune instance dans les régions pour se faire entendre.

Mea culpa

Si les commissions scolaires sont à ce point dans le pétrin, reconnaissons, cependant, qu'elles sont en partie responsables de ce qui leur arrive. Je pense à la Commission scolaire de La Jonquière qui a levé le nez sur une fusion avec celle des Rives-du-Saguenay, soi-disant parce que les économies (plus de 1 million $) n'étaient pas substantielles.

Les commissions scolaires se sont agitées lorsque la défunte ADQ, et ensuite la CAQ, parlaient de les abolir. Lorsqu'elles ont senti que le danger était écarté la CAQ n'ayant pas pris le pouvoir elles sont vite retombées dans leurs bonnes vieilles pantoufles. Or, en perdant le PQ comme allié, aussi bien dire qu'elles sont prises à la gorge. Le gouvernement créera un comité d'experts encore un pour étudier la gouvernance et le financement des commissions scolaires. Elles auraient intérêt à prendre les devants et à trouver la solution plutôt que de se lancer dans un coup d'éclat qui leur ferait perdre encore des plumes.

Les commissions scolaires sont dans les emmerdes pas à peu près.

Pas de temps à perdre

Le débat municipal organisé par le Groupe de recherche et d'intervention régionales (GRIR) de l'UQAC a attiré, mercredi midi, à peine une vingtaine de personnes. Le maire sortant, Jean Tremblay, a compris depuis longtemps qu'il n'avait pas de temps à perdre là. Morale de l'histoire : les candidats sont bien mieux de faire du porte-à-porte, de visiter les centres commerciaux, d'assister à des 5 à 7, de participer à des rencontres avec des organismes sociaux, communautaires et des gens d'affaires, c'est pas mal plus profitable !