Dans la nature, un écosystème est une communauté d'organismes en interaction qui repose sur un équilibre prudent. Il en va un peu de même dans le monde des affaires : les entreprises de toute taille approfondissent leurs relations de travail pour créer de nouveaux produits, services et technologies plus lucratifs ou plus percutants.

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« Écosystème » est aussi un mot qui revient souvent quand on parle avec des intervenants de l'industrie pharmaceutique.

« Le développement d'un médicament ne peut plus se réaliser seul dans son coin », rappelle Frank Béraud, président-directeur général de Montréal InVivo, grappe industrielle des sciences de la vie dans la région montréalaise.

Auparavant, toutes les activités de recherche et développement, de l'idée aux essais cliniques en passant par la réglementation et éventuellement le médicament, se déroulaient sous la houlette d'une entreprise pharmaceutique. Aujourd'hui, le processus ressemble davantage à un arbre : les multinationales pharmaceutiques jouent le rôle du tronc, et les jeunes entreprises innovantes et les fabricants sont les branches qui agissent en vertu d'accords de sous-traitance ou de licence.

Et, comme dans un écosystème, lorsqu'une partie du cycle est compromise, cela perturbe toute la chaîne.

Voilà pourquoi les dirigeants de l'industrie espèrent qu'avec la collaboration de toutes les parties, la proposition actuelle de réforme de Santé Canada sur les prix des médicaments ne déséquilibrera pas l'écosystème. Des mesures d'austérité pourraient en effet faire diminuer l'investissement nécessaire pour financer les jeunes pousses canadiennes.

Un équilibre fragile



« Le risque est réel que notre écosystème provincial des sciences de la vie, composé notamment de petites et moyennes entreprises en biotechnologie, de centres de recherche et de fournisseurs de services, soit touché par les changements proposés. On parle ici de près de 60 000 emplois au Québec », souligne Frank Béraud.

Les répercussions chez les plus petites entreprises en démarrage, celles qui font et testent les découvertes, pourraient s'avérer néfastes. Il deviendrait aussi plus difficile pour les fabricants de médicaments mondiaux de considérer le Canada comme un endroit attrayant pour financer les essais cliniques nécessaires à la commercialisation d'un médicament.

« Le gouvernement du Québec a mis en place une ambitieuse stratégie dans le domaine des sciences de la vie afin de soutenir un secteur qui contribue énormément à la prospérité et à la santé des Québécois. Il ne faudrait pas que le nouvel environnement réglementaire fédéral vienne nous empêcher d'atteindre nos objectifs », poursuit M. Béraud.

Une volonté commune



Il n'est cependant pas impossible de réaliser des économies globales dans le système de santé. Les acteurs de l'industrie ont d'ailleurs leurs idées quant à la façon de réduire les coûts et de générer des économies dans tout l'écosystème, plutôt qu'ici et là.

« Au Québec, peut-être plus que partout ailleurs, l'écosystème est tissé serré. Grandes et petites entreprises, chercheurs, cliniciens, patients, agences gouvernementales : on travaille tous ensemble pour développer de nouveaux traitements, de nouveaux diagnostics et innover pour les patients. »

Pour M. Béraud, la collaboration et le partenariat entre toutes les parties sont nécessaires afin d'éviter l'anéantissement d'une portion de l'écosystème tout en limitant les coûts d'une autre. « Vraiment, ce que nous demandons, c'est une pause et un espace pour avoir un dialogue significatif. Soyons judicieux. »

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