En examinant votre facture de médicaments d'ordonnance, vous avez sans doute remarqué que certains coûtent cher, surtout les traitements de pointe contre les maladies graves. Si leurs prix sont parfois élevés, les médicaments ont tout autant de valeur pour le système de santé, l'économie et les patients. Des changements proposés à leur tarification menacent toutefois cet équilibre et pourraient réduire votre accès aux thérapies dont vous avez besoin.

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Le prix d'un nouveau médicament tient compte de plusieurs facteurs. Une étude de l'Université Tufts (2016) au Massachusetts révèle que les sociétés pharmaceutiques investissent en moyenne 2,6 milliards de dollars américains pour qu'un médicament franchisse les étapes de la recherche et du développement (R-D), des essais cliniques et des approbations réglementaires, pour enfin arriver entre les mains des patients. Ce processus prend généralement dix ans, et à peine un médicament sur douze est commercialisé. Une bonne partie de l'investissement sert à créer des emplois de haut niveau et à financer l'innovation dans les universités et les centres de recherche du monde entier.

« L'industrie des médicaments novateurs est bien au fait des occasions qui découlent de l'innovation jour après jour, d'un bout à l'autre du pays », affirme Pamela Fralick, présidente de Médicaments novateurs Canada (MNC). « Nous voulons continuer à attirer des investissements en R-D au pays afin de mettre au point la prochaine génération de médicaments pour les patients. »

Comment calcule-t-on le prix d'un médicament?

Ce n'est pas le fabricant qui fixe le prix plafond d'un nouveau médicament, mais bien un organisme gouvernemental. En effet, le Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB), fondé en 1987, a pour mission de protéger les consommateurs contre les prix excessifs et de faire le suivi des investissements en recherche. Selon le rapport annuel 2016 de l'organisme, les prix des médicaments au Canada sont restés stables l'année dernière (en baisse de 0,5 %) et ont reculé par rapport à ceux pratiqués dans les pays de comparaison. Au chapitre des prix, le Canada arrive au quatrième rang sur huit pays, derrière les États-Unis, l'Allemagne et la Suisse.

Le mandat du CEPMB n'a pas changé, mais les modifications proposées au Règlement sur les médicaments brevetés, récemment annoncées, transformeraient en profondeur le fonctionnement de l'organisme. Pour Mme Fralick, en mettant l'accent sur le contrôle des prix, la réforme du gouvernement fédéral risque de perturber l'équilibre et de limiter l'accès aux médicaments.

« Les prix des médicaments novateurs et la capacité du secteur pharmaceutique à lancer de nouveaux produits au Canada sont étroitement liés. »

- Pamela Fralick, présidente de Médicaments novateurs Canada

Les propositions du gouvernement et leurs répercussions possibles sur les investissements en sciences de la vie génèrent donc une vive incertitude dans le secteur pharmaceutique.

La R-D en santé : un investissement avantageux pour tous

Lors de la fondation du CEPMB il y a 30 ans, les sociétés pharmaceutiques avaient convenu de consacrer 10 % de leur chiffre d'affaires à l'innovation. Mais depuis quelques années, le CEPMB note que cet engagement n'est pas respecté selon la définition de la R-D qu'il applique. Cette définition date toutefois de 1987 et ne tient pas compte des investissements nouveau genre, notamment le financement de chaires de recherche ou des projets comme JLABS @ Toronto, un incubateur spécialisé en sciences de la vie issu de la collaboration des secteurs privé et public.

Un récent rapport (2016) de la firme EY révèle que les sociétés membres de MNC investissent 9,97 % de leur chiffre d'affaires dans la recherche, soutiennent 30 000 emplois de haut niveau et génèrent 19 milliards de dollars en activité économique.

L'industrie et l'État devront travailler main dans la main pour assurer l'abordabilité des médicaments tout en donnant aux sociétés pharmaceutiques la marge de manoeuvre nécessaire pour investir dans l'innovation et continuer à offrir de nouveaux médicaments au Canada.

« Accroître l'accès aux médicaments novateurs et veiller à ce qu'ils restent abordables ne sont pas des ambitions incompatibles », conclut Mme Fralick. « En unissant nos efforts, nous pouvons aider les provinces à gérer leurs contraintes budgétaires dans le domaine de la santé tout en préservant le statut privilégié du Canada en matière de lancement de nouveaux médicaments et d'essais cliniques. Ce sont surtout les patients, mais aussi notre économie, qui en sortiront gagnants. »

 

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