Dernière république socialiste de la planète, Cuba est à la fois dérangeante et fascinante. Il est difficile de la comprendre sans la vivre un tant soit peu. On a dormi et mangé chez l'habitant, on s'est coulé dans le rythme de l'île, sans formule «tout inclus», pas de bracelet. On a aimé ça.

La Havane

Sur les douze millions d'habitants cubains, plus de deux millions vivent dans la trépidante capitale. C'est ici, dans une charmante casa particulare (B&B) rue Luz dans La Habana vieja, qu'on a planté nos pénates.

À partir de très tôt, la vie chante, crie, jappe, sonne l'alarme, piaffe, klaxonne.

Sur la Plaza de las Armas, pour 15 pesos, un cocher nous offre une visite de la vieille Havane. Une balade idéale pour avoir une vue d'ensemble de ce quartier qu'on habitera pendant deux semaines.

90 minutes d'anecdotes historiques et de descriptions des lieux, puis notre super guide nous invite chez son «frère qui vend des cigares pour pas cher».

Conseil : à moins d'être un vrai connaisseur; si tu veux pas fumer des pelures de bananes, c'est plus safe d'acheter tes Cohiba dans un magasin reconnu par l'État.

Photo: Marie-Pier Veilleux

La Habana vieja vue de notre terrasse

Musée à ciel ouvert



Visiter à pied, ça use les gougounes, mais y'a pas mieux pour voir ce qu'une ville a dans le ventre.

Chaque jour on a fait de longues randonnées admirant ses magnifiques bâtiments, à l'architecture coloniale espagnole, trop souvent laissés à l'abandon. On a parcouru les ateliers d'artistes, les galeries d'art et d'artisanat locales; déambulé dans les rues colorées et décolorées du quartier Vedado et du campus universitaire; longé le mythique Malecon, long boulevard au bord de la mer où les jeunes et moins jeunes se rassemblent pour rêver de l'autre monde.

Parfois, on prenait un coco taxi qui nous amenait loin du centre-ville, a la Plaza de la Revolution ou au Parque Almendares. Ou encore un taxi (Lada 1981 ou Chevrolet 1954!) nous laissait à la plage de Santa Maria del Mar à 20 minutes de la ville.

Puis, on terminait nos journées à La Taverna de la Muralla sur la Plaza vieja ou à la rhumerie Los Dos Hermanos, près du port.

Photo: Yann Perreau

Le Capitol: réplique du Capitol américain, ironiquement...

Coups de coeur : la rue Obispo avec tous ses bistrots, dont La Bodeguita del Medio, qui présentent des groupes d'excellents musiciens.

Aussi, il faut aller en boîte pour danser et se mixer à la faune (en faisant gaffe à ne pas trop boire de rhum). Quoique très sécuritaire, cette ville de nuit a de quoi rendre fou!

En général, les Havanais sont souriants et amicaux, mais attention à ceux et celles qui abusent de votre gentillesse. Les femmes sont coquines et séduisantes, les hommes charmants et très entreprenants. On l'a appris à nos dépens en payant deux grosses tournées de mojitos au double du prix.

Photo: Marie-Pier Veilleux

Todo por la revolucion!

Santeria



Heureusement, ma companera maîtrise l'espagnol. L'anglais ne suffit pas. On mérite plus facilement le respect des gens en parlant leur langue.

Et ça permet de vraies belles rencontres.

Reinier, un ami cubain de Montréal nous a invités à célébrer l'anniversaire de sa grand-mère à Alamar, une banlieue modeste de La Havane.

Quand on est entré dans le petit appartement, toute la famille était prête pour commencer la cérémonie Santeria, religion populaire dans les Caraïbes.

Les rythmes des percussions ont commencé, Reinier et un autre type ont pris le plancher. Nous étions une vingtaine autour des deux danseurs qui se sont démenés jusqu'à la transe.

Au bout d'une heure de danses cathartiques, le son tonitruant des tam-tams et des cris s'est tu. La doyenne a fait quelques prières devant un autel décoré, rempli de bouffe. Le repas a été servi aux enfants, puis aux adultes.

Cette soirée d'échanges chaleureux avec la famille de l'ami Reinier restera gravée.

On s'est sentis adoptés. Bienvenue à Cuba.

Prochaines destinations : Cienfuegos et Trinidad.

Photo: Marie-Pier Veilleux

Le Malecon