Après six jours sur les routes du Saguenay-Lac St-Jean à bord de Violette, ma Yaris rouge, on revient à Montréal pour préparer les bagages en prévision de notre deuxième semaine de congé. Notre expédition se déroulera sur la côte Est américaine, cette fois-ci, à bord d'un Westfalia.   Au repos, Violette.

Tripper campeur

J'avoue avoir été sceptique la journée où j'ai su que le père d'une amie nous offrait de partir avec son Volks.

Les plupart des propriétaires de campeur vous le diront : prêter son West, c'est comme prêter ses couilles.

La vie est un moulin à surprises; en ce mémorable dimanche matin d'août, M. Hamelin, tout sourire, stationnait son West devant notre porte.

Après des recommandations d'usage et quelques trucs mécanos bienvenus, il me propose de prendre le volant.

«Bon, astheure, viens me reconduire chez-nous pis flyez au plus vite bande de chanceux!».

Eh!

Fins prêts pour l'aventure, confortablement assieds dans nos sièges, glacière à portée de main, une odeur de parfait bonheur emplissait la machine à voyager de M. Hamelin.

Photo: Yann Perreau

Petit matin, off road, près d'un village de pêcheurs au bord de l'océan.

Go «South East»! 



Une heure et demie plus tard, sur la 10, nous voilà déjà envoûtés par les bucoliques Cantons de l'Est. On aurait très bien pu y passer la fin de nos vacances, flâner ici et là, ratisser la région de long en large...

Mais bon, tant qu'à buzzer en West, on continue notre course vers le Sud!

Une courte visite à la boutique hors taxes du poste frontalier de Stanstead et hop! on traverse les douanes avec une rapidité étonnante.

Nous voilà sur la 91 dans le Vermont. Malgré la grisaille, la beauté jette grave là aussi; collines et vallons verdoyants, forêts et clairières à perte de vue.

D'immenses fermes aux architectures typiques de la Nouvelle-Angleterre texturent ces décors plus grands que nature où abondent moutons, chevaux et vaches en pacages.

Et comme pour venir sublimer le tableau, un oiseau de proie géant vient planer, toutes ailes déployées, au-dessus de la vallée.

De la bruine dans les yeux.

Passés Johnsbury, on trace sur la 93 vers le New Hampshire fonçant à travers les White Mountains. Ici encore, la vue est hallucinante.

Une fois à Concord, on file sur la route 4 vers l'Atlantique jusqu'à Portsmouth pour une pause ravitaillement. Homards et vin frais bien mérités.

Sur la 1A, c'est dans une halte routière improvisée près d'un village de pêcheurs que l'on fera notre lit.

Nuit, off road, au bord de la mer à ronronner sous la pluie, Volks van secoué par des vents à écorner les diables. Zzzzz...

Les sorcières de Salem



On reprend notre périple au matin gris et pluvieux, climat idéal pour nous rendre à Salem et en apprendre davantage sur un pan obscur de son passé.

En 1692, 19 personnes, dont 13 femmes, ont été pendues ou écrasées par des pierres pour avoir été soupçonnées d'étranges pouvoirs surnaturels.

Ville de l'épouvante

De toutes les visites de musées, boutiques et galeries, j'ai retenu cette maison hantée plantée au beau milieu d'un centre d'achat.

Frissons des orteils jusqu'au crâne, garantis!

Dans un labyrinthe creepy à souhait, des comédiens déguisés en psychopathes et malades psychiatriques se paient votre tête jusqu'à vous faire crier vos entrailles.

Plus que ça et je chiais dans mes culottes.

Sans joke, tous les amateurs d'horreur en boîte voudront vivre cette expérience un jour ou l'autre. Salem est la capitale Halloween par excellence aux États-Unis.

Chaque année, tous les hôtels affichent complets deux mois à l'avance. Pensez-y tôt si vous voulez tenter un bal masqué; qu'ils soient populaires ou underground, tous sont extrêmement courus.

Photo: Yann Perreau

Jack Torrance (Jack Nicholson) en sculpture au musée de l'horreur de Salem

Boston... Et Lowell 



Nous ne passerons que 48 heures à Boston; à peine un après-midi à Lowell. Premièrement parce qu'il a plu non-stop, mais surtout parce que nous voulions profiter au maximum de Cape Code, notre destination finale (sujet de mon prochain récit).

Mais la flotte n'aura pas réussi à apaiser notre soif d'en gober.

À Boston, on a déambulé dans les rues du centre-ville, fait du shopping dans les boutiques de Cambridge, parcouru la cité universitaire d'Harvard et terminé notre tour au Quincy Market où nous nous sommes empiffrés d'huîtres et de fruits de mer.

À Lowell? Eh ben, c'était un passage obligé dû à ma fascination pour l'histoire tumultueuse de Jack Kerouac qui a vécu dans cette ville industrielle du Massachusetts.

Mais à part le parc commémoratif dédié à l'écrivain, le cimetière (cherchez Ti-Jean Kerouac...) et la bibliothèque, pas grand chose de pétillant là-bas.

Soulignons qu'à la fin septembre, chaque année, les friands du mouvement Beat sont conviés à un événement de quatre jours célébrant la littérature et le mode de vie des Kerouac & cie.

Violette bientôt sur les PAC...

Qui sait, peut-être que M. Hamelin n'aura pas besoin de nous prêter son bijou de famille pour nous rendre à Lowell l'année prochaine?

J'avoue qu'on a eu la piqûre...Quelqu'un a un West à vendre?!

*Clin d'oeil au titre du roman d'aventure d'Aurélie et Jean-Pierre Girard. Salut vous deux!

Photo: Marie-Pier Veilleux

Kerouac Park à Lowell