C'est en voyageant qu'on apprend à voyager. L'expérience, les essais et les erreurs dictent les habitudes à prendre ou les choix à proscrire pour se simplifier la vie à l'étranger. Nous avons rencontré quatre voyageurs d'expérience qui nous livrent leurs meilleurs conseils quand vient le moment de prendre le large.

Surfer autour du monde

Benjamin Rochette

Surfe cinq mois par année à l'étranger

Dernier voyage: Irlande

Prochaine destination: Tofino

Trois essentiels dans le bagage à main

iPod, un bon livre, une gourde d'eauL'aventure OuiSurf a débuté au Salvador. Deux saisons de télé et quatre saisons sur le web plus tard, le fondateur de OuiSurf, Benjamin Rochette, n'a pas cessé de voyager. Ses voyages de surf l'amènent à vivre sa passion partout dans le monde, des plus beaux endroits aux plus inusités.

Astuces pour les bagages hors normes

Chaque compagnie aérienne a ses règles et ses restrictions. Ce qui est important, c'est de choisir une compagnie qui affiche clairement les prix pour les articles de sport. «Tu peux avoir un billet d'avion vraiment pas cher et une fois au comptoir, devoir débourser 250 $ pour une planche de surf.» Il recommande de garder la facture pour le supplément. Parfois, les règles changent pour le vol de retour, et le fait d'avoir la preuve du prix pour l'aller peut influencer le prix pour le retour.

Bien protéger son matériel de sport

«Même si c'est écrit "fragile", les mésaventures sont fréquentes. Pour le surf, on essaie d'envelopper la planche de sorte qu'il n'y ait pas d'espace libre dans le sac.» Plusieurs utilisent aussi l'espace libre dans le sac de transport de leur article de sport pour des vêtements. De cette façon, on peut aussi économiser sur le prix d'un bagage en soute.

Choisir la bonne saison pour le sport

Lorsqu'on visite un pays dans le but de pratiquer un sport, la saison que l'on choisit fait toute la différence. «Le voyage de surf dépend de la destination et de la saison. Si tu veux absolument aller aux Philippines, il faut savoir que c'est l'hiver, le bon moment. Tout dépend de la période de l'année, il faut choisir sa destination en fonction de la météo des pays.» Un peu de recherche évite donc beaucoup de déception.

Penser au troc

En voyage, on ne sait jamais complètement comment se dérouleront les choses. «Ce sont les rencontres qui font le voyage. J'amène t-shirts et lunettes de soleil que je peux donner sur place. Tu peux faire des échanges de services. Et le sirop d'érable, c'est partager sa culture québécoise avec les gens de l'endroit, c'est le truc que tout le monde va aimer.»

La planification

«L'erreur qu'on fait, c'est de tout réserver. Ça limite trop.» Il faut des réservations et une planification pour les deux ou trois premiers jours, et organiser sur place la suite des choses. «Ça permet de trouver de belles surprises qu'on ne voit pas toujours sur internet.»

Photomontage La Presse

Benjamin Rochette

Faire de bonnes affaires

Anik Bertrand

Voyage entre une et trois fois par mois pour le boulot

Dernier voyage: Washington et Toronto

Prochaine destination: Vancouver

Trois essentiels dans le bagage à main

Écharpe, blouse de rechange agencée avec vêtements portés, trousse de maquillageGestionnaire dans le domaine des services de navigation aérienne, Anik Bertrand voyage souvent, surtout au pays, de St. John's à l'île de Vancouver. Ses voyages sont habituellement de courte durée. Avec le temps, elle a adopté une série de petits trucs qui lui font gagner de précieuses minutes lors de ses déplacements.

Carte Nexus et passeport

«J'ai investi dans une carte Nexus, même si je n'ai pas à passer aux douanes. Elle permet d'avoir accès à la ligne directe pour la sécurité.» Et comme les trajectoires de vol passent parfois au-dessus des États-Unis, elle ne voyage jamais sans son passeport. «On ne sait jamais, on peut être dérouté. De cette façon-là, on est toujours prêt.»

Favoriser des vols directs

Une escale peut faire perdre énormément de temps, et on multiplie par deux les risques de retard. «Si on doit prendre plus d'un vol, on évite les transferts entre 6 h et 9 h le matin et entre 17 h et 20 h le soir. Ce sont les heures de grand achalandage. C'est le moment où les aéroports sont les plus occupés.»

Préparer ses dossiers

«J'utilise beaucoup les voyages pour travailler et je planifie ce sur quoi je veux travailler avant le départ.» Elle ne compte pas sur le WiFi des aéroports, qui n'est pas toujours fiable ni sur les accès à l'internet pendant les vols. Tous les documents sur lesquels elle veut travailler sont sauvegardés sur son portable, sur une clé USB ou encore, imprimés.

S'enregistrer en ligne et penser à la sécurité

Elle fait l'enregistrement en ligne et imprime sa carte d'embarquement à partir des bornes en libre-service une fois à l'aéroport. «Certains lecteurs ne lisent pas bien les cartes d'embarquement sur téléphone intelligent. Ça peut faire perdre du temps.» Pour accélérer le passage à la sécurité, elle met tout dans les poches de son manteau, car c'est la seule chose qu'elle a ensuite à enlever. Elle recommande des souliers qui permettent de se déchausser facilement.

Simplifier ses bagages

En voyage, deux paires de chaussures: une dans les pieds, une dans la valise. «Je choisis des vêtements monochromes pour que les combinaisons soient plus simples. On en prévoit pour le travail, le confort dans le vol et les soirées. C'est un défi, mais ça se fait.» Elle se déplace avec un sac personnel qui contient tout: portefeuille, ordinateur, téléphone cellulaire et un bagage à main pour ne pas avoir à le mettre en soute.

Photomontage La Presse

Anik Bertrand

Voir le monde

Veronique Dubé

Partie pour un périple de huit mois, histoire d'assouvir sa passion pour la photo

Dernier voyage: parcours en Asie, Afrique et Europe

Prochaine destination: Amérique du Sud

Trois essentiels dans le bagage à main

Bouchons pour les oreilles, vêtements chauds, divertissement quelconque (musique, livre ou films sur ordinateur ou tablette)Tout a commencé avec un échange étudiant d'un an en Argentine à 16 ans. Elle a attrapé le virus du voyage instantanément. Plus récemment, Veronique Dubé a quitté un emploi stable pour partir à l'aventure, prendre des photos autour du monde. Elle a visité, seule, 13 pays, de l'Asie au nord de l'Afrique en passant par l'Europe.

S'informer avant de voyager seule

La sécurité est une question incontournable. «Il y a des endroits où tu es immédiatement remarquée en tant que femme qui voyage seule. Pour éviter d'attirer l'attention, il faut se renseigner, surtout sur la question des coutumes et de l'habillement. Sur place, j'essaie de coucher dans les auberges de jeunesse, où je peux rencontrer d'autres voyageurs. On n'est jamais complètement seule en voyage.»

Planifier d'avance ou sur place

«Entre une destination très touristique ou un petit village au Népal, on ne voyage pas de la même façon. Dans les coins reculés, on est mieux de planifier sur place que de passer par des agences qui s'affichent sur le web à gros prix.» En revanche, dans le cas de régions très prisées par les touristes, elle recommande de faire les réservations en ligne avant le départ.

Éviter les longues escales

«Je ne comprends pas les gens qui économisent 100 $ sur un vol pour une escale de plusieurs heures. Ça ne vaut pas la peine et ce n'est pas si rentable, surtout que tu dois manger à l'aéroport, tu te fatigues beaucoup et tu perds du temps de voyage.» Le décalage horaire, l'épuisement du vol et le manque de sommeil ne font pas bon ménage au premier jour des vacances.

Rester flexible sur les dates

Les applications de réservations en ligne suggèrent des dates flexibles. Partir une journée plus tôt ou revenir un peu plus tard peut grandement influer sur le coût du transport. «C'est la meilleure façon d'économiser. C'est l'astuce numéro 1 pour moi.» C'est aussi le cas une fois sur place: pour des vols intérieurs, des billets de train ou d'autobus, c'est possible d'économiser en se permettant un peu de flexibilité.

Accepter de se perdre

On peut visiter une ville ou une région du monde en se limitant aux attraits touristiques populaires et fréquentés. Mais les plus belles découvertes, on les fait souvent hors des sentiers battus. «Marcher, louer un vélo, une mobylette, il ne faut pas hésiter à se perdre et explorer. Sur le coup, ça fait peur un peu. Mais c'est la meilleure façon de créer des contacts intéressants.»

Photomontage La Presse

Veronique Dubé

Métier: bourlingueur

Stéphane Tellier

Tourne aux quatre coins du monde des émissions de télé sur le voyage

Dernier voyage: Chine

Prochaines destinations: Indonésie et Iran

Trois essentiels dans le bagage à main

Chargeurs, casque d'écoute à réduction de bruit, pantouflesL'expert en voyages de la chaîne Évasion et animateur de l'émission Guide et bourlingueur voyage depuis l'âge de 16 ans. De ses premiers road trips dans l'Ouest canadien aux aventures dans quelques-uns des endroits les plus reculés de la planète, Stéphane Tellier révèle avec passion ses conseils, anecdotes et récits de voyage.

Voyager léger

«Je m'impose une limite de 35 L, et même parfois, je trouve ça trop gros. L'idéal, c'est que je puisse entrer mon sac dans l'avion avec moi.» Voyager léger facilite grandement les déplacements dans les foules, dans les gares et dans les transports. S'il lui manque quelque chose, il l'achète à destination. «J'aime mieux m'adapter sur place. Maintenant, on trouve presque tout, partout. Parfois même moins cher.»

Conserver son téléphone cellulaire

Jusqu'à tout récemment, la façon la plus simple d'avoir accès au cellulaire à l'étranger était d'acheter une carte SIM une fois sur place. «Aujourd'hui, j'aime mieux payer les frais d'itinérance. J'ai un forfait à 10 $ par jour, j'ai accès à tout mon plan, je suis facile à joindre, toutes mes applications sur mon téléphone sont installées, mes photos, tout est avec moi.»

S'informer sur les offres alléchantes

Les sites de voyages envoient sur une base périodique des offres de billets d'avion à prix extrêmement intéressants pour certaines dates ou combinaisons de dates. «Il faut s'informer sur la météo. Parfois, c'est la pire saison. On se renseigne aussi pour les fêtes et les grands événements.» Lorsque c'est la haute saison touristique sur place, tout est plus cher et les touristes locaux abondent.

Oser l'auberge de jeunesse

Des hôtels où les gens ne parlent pas anglais, c'est plus fréquent qu'on pourrait le croire. «Pour ma première nuit, je me prends une chambre individuelle dans une auberge de jeunesse. À la réception, les gens ont l'habitude des voyageurs internationaux, ils parlent anglais, et j'en profite pour valider mon itinéraire.» Rien de mieux que de parler de voyage avec des voyageurs pour échanger des trucs, des conseils et des recommandations.

Réserver les hôtels à la dernière minute

Pourquoi s'empresser de réserver son hôtel lorsqu'on est en déplacement? «À partir de 20 h 30, sur des sites de réservation en ligne comme Booking.com, il y a des hôtels qui vont ajouter des rabais de 25 ou 30 % pour le soir même. Tout se fait à partir du téléphone.» Ces mêmes applications offrent aussi la fonction de recherche dans un périmètre plus étendu à des prix nettement inférieurs.

PHOTOMONTAGE LA PRESSE

Stéphane Tellier